Le chantier de rénovation du collège Jules-Michelet est l’une des nombreuses missions confiées aux CJS.
Pour le troisième été consécutif, le collège Jules-Michelet bénéficie de travaux de rénovation. Après huit salles de classe en 2022 et le premier étage en 2023, c’est au tour du deuxième étage d’être repeint. Le cahier des charges de ce chantier, débuté le 22 juillet, est précis : la direction de cet établissement des Minguettes et les services métropolitains veulent faire repeindre 170 m² de murs et 65 m² de portes.
La mission a été confiée à une quarantaine de jeunes gens âgés de 16 à 18 ans. Tous ces motivés armés de pinceaux et rouleaux ont intégré l’une des trois Coopératives Jeunesse de Services (CJS) domiciliées à Saint-Fons, Vénissieux et Lyon 8e. En juillet et août, ces lycéens et jeunes bacheliers ont préféré restreindre leur temps de loisirs pour se retrousser les manches. Comme l’explique la Métropole de Lyon, le principe de la CJS est de « s’initier au fonctionnement d’une entreprise démocratique et développer l’esprit d’initiative. »
La livraison est prévue pour mi-août. Pour Bruno Bernard, le pari est déjà gagné. « Cela fait 3 ans que nous faisons confiance au potentiel des jeunes pour réaliser des travaux dans le collège Jules-Michelet, rappelle le président de la Métropole. Ils se montrent à chaque fois extrêmement motivés et entreprenants pour créer leur société de A à Z et mener à bien la mission que nous leur avons confiée. »
Lorsqu’ils ne mettent pas la main à la pâte, s’activent derrière un clavier ou au téléphone. Il s’agit de démarcher les clients, élaborer une stratégie de commercialisation, gérer les Ressources humaines et la comptabilité. Mardi 30 juillet, Orlane, Marcel et Nayssem se sont levés tôt pour passer la deuxième couche de blanc. Une autre équipe prendra le relais l’après-midi, tandis que les trois collègues se chargeront d’autres missions. Le travail ne manque pas : piquetage, désherbage, actions de sensibilisation, animations pour enfants, et même vente de salades de fruits rythment leur quotidien.
« On sort de notre zone de confort, s’enthousiasme Marcel, équipé d’une combinaison jetable. On apprend à parler avec le client, à négocier… Le travail en équipe nous invite à nous connaître. Il est essentiel de s’écouter. »
Enrichir le CV plutôt que le compte bancaire
Avec la CJS, l’expérience prime sur la rémunération. Pour ces deux mois de labeur, les coopérants espèrent toucher 520 euros. « À condition de travailler à temps plein, avertit le trio. On partage, mais on applique – 25 % en cas d’absences injustifiées. Pour nous, l’essentiel est d’enrichir notre CV. Maintenant, on sait ce qu’est un Smic, ou un taux horaire. »
Comme toute entreprise, la CJS n’échappe pas aux règles fiscales. « La rémunération intègre les charges sociales, précise Mickaël Chauvin, Directeur général d’Escale Création, coopérative d’activité et d’emploi qui accompagne le lancement, le développement et la pérennisation du projet. Sur 100 euros, ils perçoivent 60 euros nets. Et les prestations sont assujetties à la TVA. »
Le dispositif fait partie intégrante de Métropole Quartiers d’été, un programme regroupant 185 activités destinées aux Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Le budget des Quartiers d’été a augmenté de 100 000 euros par rapport à 2023, pour atteindre 850 000 euros.
