Monmousseau : les jeunes dessinent les mythes du quartier

« Les gens nous demandaient pourquoi nous avons peint cette fresque. Le quartier nous tient à cœur et c’est pour dire qu’on est toujours là ! »

Du 8 au 11 juillet, une dizaine de jeunes du quartier Monmousseau, amenés par le centre social Eugénie-Cotton, ont travaillé sur cette fresque qui couvre la murette centrale de la placette entre les trois tours.
Le projet a été cofinancé par Alliade Habitat et l’équipement « Bizarre ! » s’est chargé de la mise en œuvre, faisant le lien entre les artistes (Justin Follenfant, Tapas Nocturne) et les jeunes. « Une première édition a eu lieu il y a deux ans, de l’autre côté du mur, déjà avec Tapas Nocturne, explique Noémie Marcillaud, attachée aux relations avec les publics à « Bizarre ! ». Cette année, ils ont écrit des histoires sur le quartier, avec Justin Follenfant. Tapas Nocturne a fait les contours des dessins et les jeunes ont pris ensuite les pinceaux et les bombes. »

Le graffeur donne des détails sur le travail accompli : « Une fois leurs histoires écrites avec Justin, je les ai un peu raccourcies et transformées en scénarios de bande dessinée. J’ai repris leurs dessins et leurs idées pour constituer des strips de trois cases. Puis, on a redessiné tout cela ensemble. C’est vraiment un bon groupe, moteur et partant ! »

Des histoires mythiques

Sur leurs histoires elles-mêmes, les artistes donnent quelques précisions : « Cranemarto, c’est quelqu’un qui a donné un coup de tête. C’est vraiment des histoires du quartier parce que les trois tours vont être détruites. Des histoires mythiques qui racontent ce qu’on voit. Ainsi, on a parlé de Samy — qui est responsable du secteur jeunes aux centres sociaux des Minguettes. On a mis aussi le patron du snack qui, à chaque commande, nous dit toujours ’10 minutes’. Il faut connaître les personnes… Et puis c’est un plaisir de décorer notre quartier avant sa démolition. »

Samy arrive, fier de ses jeunes. Il montre l’espace que clôt la murette. « On avait créé un escalier pour y accéder, avec les Compagnons bâtisseurs. Il va être utilisé pour la fête de quartier, début août. Les jeunes se sont également investis dans l’autofinancement. Ils vont partir quelques jours en Espagne demain, du côté de Tarragone, pour allier plaisir, implication, découverte et loisirs. »

Qui dit destruction prochaine du quartier signifie aussi celle de cette fresque. « Je suis habitué à voir mes œuvres disparaître », soupire Tapas Nocturne.
Quant à Noémie, elle est contente, grâce à ce projet, d’avoir pu parler des accompagnements de « Bizarre ! » (Draft pour la danse, La Relève pour le rap), qui ont intéressé les jeunes. Avec peut-être quelques-uns destinés à postuler.