Une intervention faite par des jeunes et pour des jeunes. Pendant plusieurs mois, la Ville de Vénissieux, avec l’aide d’associations spécialisées, a mis en place un programme à destination des adolescents de la commune pour les former aux questions de vie affective, sexuelle et d’addiction. Au total, sept Vénissians ont tenté l’expérience et sont désormais prêts à intervenir auprès d’autres jeunes de la commune pour les sensibiliser à ces sujets.
Le mercredi 10 juillet, trois jeunes femmes ont pu transmettre pour la première fois leurs connaissances en organisant un atelier auprès de l’EPJ Pyramide. Elles ont choisi d’aborder les thématiques sous la forme d’un quiz. Les participants ont pu répondre à différentes questions : jusqu’à combien de mois une femme peut-elle réaliser une interruption volontaire de grossesse, comment se protéger des maladies sexuellement transmissibles, ou encore quels produits sont considérés comme des drogues parmi les puff, le protoxyde d’azote, l’alcool ou la chicha ? « Quand vous faites une chicha pendant 45 minutes, c’est comme si vous fumiez l’équivalent de 40 cigarettes, alertent-elles. C’est nocif pour vous et les gens qui sont autour, surtout si c’est fait dans un espace fermé. »
« Une expérience valorisante »
Les jeunes instructrices ont mis l’accent sur la question du protoxyde d’azote. Parmi la dizaine de participants, aucun ne savait que ce « gaz hilarant» était initialement utilisé en cuisine pour faire de la chantilly, mais tous savaient à quoi les bonbonnes ressemblaient : « Il y en a partout, assure un jeune de l’EPJ. On peut en voir à l’école, sur les parkings, et même parfois en voiture ! » « C’est un fléau à Vénissieux et c’est banalisé, alerte Selsabil, formatrice de 16 ans. C’est un produit dangereux qui peut entraîner des arrêts cardiaques, des pertes de motricité, des brûlures et la mort. Les gens ne réagissent pas de la même manière et parfois, il peut y avoir des conséquences graves et négatives dès la première utilisation. »
En échange de leur intervention, la Ville gratifie les formateurs avec des chèques-vacances, qui permettent notamment de financer le brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA). « C’est une expérience valorisante, assure Nasthéo, autre formatrice qui se prépare au BAFA. Elle nous permet d’avoir un premier contact avec des jeunes avant que l’on soit animateur. »
Une fois l’atelier terminé, tous les participants ont reçu un sac à dos avec de la documentation sur la sexualité et les addictions, ainsi qu’un préservatif, un alcootest et une trousse de secours. D’autres rendez-vous sont prévus pour la rentrée dans des structures jeunesse de la Ville.
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