En France, une personne sur quatre affirme avoir été victime de discrimination au travail et près de 42 % de la population déclare en avoir été témoin. Parmi les critères invoqués, on retrouve : l’apparence physique, le sexe, l’origine ethnique ou encore l’âge.
« L’emploi est le premier domaine dans lequel s’exercent les discriminations, comme le montre le baromètre du Défenseur des droits », a assuré Michèle Picard, vice-présidente de la Métropole, ce mardi 2 juillet lors d’un point presse sur le plan métropolitain de lutte contre les discriminations, lancé il y a un an.
La Métropole souhaite notamment s’inspirer d’un dispositif villeurbannais : le réseau de vigilance en faveur de l’égalité et de la non-discrimination. Créé il y a plus de 15 ans, ce groupement est formé d’acteurs de l’emploi et de l’insertion, dont des centres sociaux, des missions locales et des associations. « C’est une méthode qui a fait école et qui se compose autour d’un triptyque : reconnaître, se former et agir », a décrit Agathe Fort, adjointe au maire de Villeurbanne, en charge de la lutte contre les discriminations.
Ce réseau est aussi interconnecté pour que les membres partagent pratiques et conseils juridiques. Il permet d’accompagner les personnes touchées aussi bien lors de situations individuelles que systémiques. Ce dispositif va d’abord être expérimenté dans le 9e arrondissement de Lyon, avant d’être étendu à l’ensemble du territoire.
Repenser le recrutement
D’autres mesures ont également été présentées. La MMIE a annoncé que parmi les signataires de la Charte des 1000, un réseau d’entreprises qui encourage l’insertion et l’emploi dans la Métropole, 157 se sont dites prêts à lutter contre les discriminations à l’emploi en réalisant des auto-évaluations ou en participant à des webinaires. Ils proposent également de mettre en avant des techniques d’embauche plus égalitaires comme le recrutement sans CV, mais par la simulation.
Pendant plusieurs mois, le groupe d’évaluation et de participation pour l’inclusion, un dispositif de participation citoyenne créé par la Métropole en 2019, a aussi travaillé sur les politiques d’inclusion et d’emploi pour lutter contre toute forme d’exclusion. « Nous nous sommes formés et nous avons appris à identifier une discrimination, mais aussi les voies de recours, expliquent-ils dans une lettre commune. Nous avons fait le constat qu’aucun d’entre nous n’avait été suffisamment renseigné sur ses droits en matière d’égalité de traitement dans le cadre de son parcours d’insertion. » Les participants à ce dispositif ont rencontré des conseillers en insertion ainsi que le représentant du Défenseur des droits. Ils ont ainsi réalisé une vidéo d’information et écrit une lettre à destination de tous les professionnels de l’insertion où ils les appellent à « écouter et croire, adopter une communication respectueuse et accessible, déconstruire leurs propres préjugés et aider à nommer et à identifier les ressources disponibles ».
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