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La classe à la Vanoise

Quand une classe du lycée Sembat se transplante à 2500 m d’altitude dans le cadre d’un projet scolaire lié au développement durable.

 

Trois enseignants d’une classe de 1e STI2D (sciences et technologies de l’industrie et du développement durable) du lycée Marcel-Sembat, Virginie Ventura (maths), Éric Masina (physique) et Léa Rey (EPS), ont amené, pendant quatre jours, vingt-quatre élèves au refuge de la Dent Parrachée, à 2500 m d’altitude, au cœur du massif de la Vanoise en Savoie.

Pour expliquer le projet, les élèves remarquent : « On pense beaucoup à la planète, au développement durable, à la technologie et à la programmation. On nous voit comme une classe turbulente et c’était bien de montrer qu’on peut avoir un projet. » Avant d’ajouter : « Les secondes vont être impressionnées ! »

Comme M. Masina est « un fou de montagne », la classe s’est donc rendue dans un refuge « 100% autonome ». Réaction des élèves : « Pour l’électricité et l’eau, il fallait avoir une bonne gestion. Pour recharger les téléphones, nous avions une prise pour 1000 et pour les douches, il fallait payer 2 euros. » C’est que, reconnaissent-ils, les bonbonnes de gaz sont acheminées par hélicoptère, ce qui triple leur prix.

« Ça nous a plu, on a marché facile », racontent encore les lycéens qui ont franchi des dénivelés, parcouru de nombreux kilomètres, ont fait « des montées et des descentes », se sont baignés dans un torrent, « dans une eau vraiment froide, à 2° » — ce que confirme Mme Ventura.

Celle-ci évoque encore « leurs yeux devant les marmottes et les bouquetins, leurs coups de cœur », le fait qu’aucun n’ait râlé, « sauf pour les raquettes », leur meilleur souvenir, « faire de la luge sur la neige ».

À propos de la métacognition

Mais l’essentiel du projet tenait surtout, en amont du séjour à la montagne, dans l’heure par semaine de métacognition. Qu’est-ce que c’est ? Plusieurs doigts se lèvent. « C’est pour savoir comment fonctionne le cerveau et avoir une bonne méthode de travail. En fait, apprendre à apprendre. C’était une heure en plus par semaine mais ça valait le coup ! »

Elle aussi très satisfaite du résultat, l’enseignante rappelle l’implication des parents et l’importance du triangle élèves/profs/parents. « Je les ai réunis très tôt dans l’année, on s’est appelé très souvent. Ce fut une jolie rencontre. Nous avons aussi travaillé avec les élèves sur l’orientation, la motivation, la citoyenneté, le vivre ensemble. » Et, bien entendu, sur le dérèglement climatique et ses conséquences, comme la raréfaction des ressources. À tel point que les jeunes trouvaient que ça sentait pur, là-haut.

Virginie Ventura lance encore : « Ils ont été étonnants, ils nous ont bluffé ! Ainsi, sans qu’on leur demande, ils mettaient et débarrassaient la table. Le gardien du refuge les a félicités pour leur comportement. On a beaucoup échangé et beaucoup ri. » Elle ajoute : « Si on respecte les jeunes, ils nous respectent ! »

Le projet a pu être finalisé grâce au dispositif « Notre école, faisons-la ensemble », à une cagnotte Leetchi et à une participation des parents à hauteur de 50 euros. Il se poursuivra sur deux années.

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