La géographie prioritaire a évolué au 1er janvier 2024 avec l’ajout de trois nouveaux QPV et l’extension de deux existants, soit 7000 habitants supplémentaires. Entre 40,5 et 44 % des Vénissians vivent désormais dans l’un des six quartiers prioritaires. Dans ce contexte d’extension, la signature de la mouture locale du nouveau contrat de ville métropolitain arrive à point nommé. Vendredi 24 mai, à l’Hôtel de Ville, Michèle Picard, maire de Vénissieux, Renaud Payre, vice-président de la Métropole de Lyon chargé du logement social et de la politique de la ville et Salwa Philibert, sous-préfète chargée de la politique de la ville, ont validé la convention locale d’application. Parmi les signataires, 18 institutions étaient représentées, parmi lesquelles : France Travail, l’Éducation nationale, l’Agence régionale de santé, la Caf, ou encore divers bailleurs sociaux.
« 180 000 habitants vivent en QPV dans la Métropole, a rappelé Renaud Payre. Nous n’allons pas tout décider depuis la rue du Lac à Lyon. C’est en étant au plus proche des quartiers qu’on connaît les priorités des 6 années à venir. »
Intitulé « Construire l’égalité républicaine pour toutes et tous », le document a été élaboré en partenariat avec les associations locales, le conseil citoyen, les conseils de quartier et les habitants, par le biais d’ateliers et de rencontres. Son but ? Améliorer le quotidien des habitants des quartiers en mobilisant des ressources financières et humaines publiques en complément du droit commun.
« Il faut tenir compte des singularités des histoires de chaque quartier, a estimé Michèle Picard, qui a précisé les trois priorités de cette CLA : « Conjuguer écologie et justice sociale ; favoriser l’émancipation des jeunes et de tous les habitants ; renforcer la participation effective et l’engagement des habitants dans l’élaboration des politiques et des actions à mener dans leurs quartiers. »
« La réponse des politiques publiques doit être à la hauteur »
Selon le maire, les actions de la politique de la ville restent essentielles à plus d’un titre : « Dans les QPV, les crises ne se succèdent pas, elles s’agrègent. Il suffit d’un grain de sable pour que les difficultés deviennent insurmontables en termes de logement, d’alimentation, de santé ou de déplacements. L’urgence sociale est bien là. La réponse des politiques publiques doit être à la hauteur des besoins nombreux, disparates, parfois imbriqués, des habitants des quartiers populaires. »
La CLA comporte 14 ambitions dans des domaines bien divers. Citons pelle-mêle, la promotion du sport, l’accès et le maintien au logement, la sécurité, le développement des compétences, la lutte contre le non-recours aux droits et la fracture numérique, ou encore la prise en compte du handicap.
Tandis que les QPV ont gagné du terrain à Vénissieux, l’État adapte ses réponses financières. « 950 000 euros par an sont destinés à la programmation sociale, a détaillé Salwa Philibert. 130 000 euros financent les Quartiers d’été. La dotation aux investissements pour améliorer les infrastructures est de 1,5 million d’euros. 750 000 euros sont prévus pour les Cités éducatives. » Un premier bilan sera dressé à mi-parcours. « Il y a une clause de revoyure à 3 ans, a révélé la sous-préfète. En 2027, avec l’ensemble des partenaires, nous allons nous pencher sur ce qui a fonctionné ou non, en se basant sur des indicateurs. »