Alors que les élections européennes approchent à grands pas, pour beaucoup, le rôle des députés qui siègent au Parlement européen est encore flou. Pour sensibiliser à cette question et aider à comprendre l’impact que ce vote peut avoir sur le quotidien de tous les citoyens, une simulation de Parlement européen a été organisée à la Métropole de Lyon, en collaboration avec la Maison des Européens, la Région et l’académie de Lyon.
Près de 120 jeunes, dont une classe du lycée Hélène-Boucher, étaient ainsi réunis à l’hôtel de la Métropole, le mardi 30 avril. Pendant toute une journée, ils se sont mis dans la peau d’eurodéputés de différents bords politiques. Ils ont aussi pu devenir journalistes ou lobbyistes.
Leur objectif : montrer leurs accords ou désaccords, en fonction du groupe politique qui leur était attribué, face à un texte de loi qui vise à renforcer l’égalité de traitement entre les femmes et les hommes dans la sphère professionnelle.
Dans l’une des salles, Djamel Mostefi, enseignant d’histoire-géographie au lycée vénissian, a animé les débats des néo-eurodéputés issus du groupe « Identité et démocratie », qui défend « la souveraineté et l’identité des nations ». « Votre groupe politique défend des concepts plutôt patriarcaux », rappelle l’enseignant. Les élèves ont alors tenté de trouver des idées, pour beaucoup opposées à leurs propres opinions, afin de correspondre aux pensées du groupe politique qui leur était attribué. Les jeunes se sont ensuite retrouvés dans la salle du conseil de la Métropole afin de débattre en séance plénière, comme de vrais députés.
Rencontre avec une eurodéputée
Le vendredi 3 mai, les élèves du lycée Hélène-Boucher ont pu rencontrer la députée européenne Gwendoline Delbos-Corfield, du groupe des Verts. En visite dans l’établissement vénissian, elle a échangé avec les élèves sur le rôle de l’Union européenne : « Il y a très peu de connaissance sur le sujet et pourtant un très grand intérêt, a remarqué l’eurodéputée. Ce qui est assez normal puisque la France est l’un des pays qui abordent le moins l’Europe. »
Son rôle pendant cette rencontre a été de répondre aux différentes questions des élèves. Certains ont abordé le rôle de l’Union européenne dans le conflit israélo-palestinien, un sujet pour lequel l’UE « n’en fait pas assez », a-t-elle estimé. D’autres l’ont interpellée sur la question de l’entrée de la Turquie dans l’UE ou encore sur les droits et libertés en Hongrie. « Sur ce dernier point, j’ai pu prendre des risques, affirmait-elle. Pour le gouvernement hongrois, je suis en effet une menace. Mais les droits et libertés dans le pays sont profondément touchés depuis plusieurs années. La justice n’est plus indépendante, la presse non plus. La Hongrie n’est plus vraiment une démocratie. »