17 kilos à vide, 213 litres de contenance, 56 centimètres de diamètre et 84 centimètres de hauteur. Frédéric Viallet connaît sur le bout des doigts les caractéristiques techniques des fûts métalliques qu’il manipule avec dextérité. Pour autant, cet ancien directeur de la communication du festival Jazz à Vienne ne s’est pas reconverti dans la pétrochimie. Non, le projet que ce Vénissian porte depuis quelques mois est à la fois artistique, écologique et urbanistique. « Je crée une passerelle entre le monde industriel et le monde artistique », explique-t-il de façon imagée.
Les barils qu’il récupère, il les transforme en éléments de mobilier urbain aux couleurs vives. Dans l’arrière-cour de l’entreprise PPI, son partenaire spécialisé en peinture industrielle, Frédéric Viallet nous dévoile ses cinq premiers prototypes : un mange-debout, une jardinière, une poubelle, un banc et un râtelier de vélos. Une fois dépollués dans une cabine de sablage, découpés au millimètre, puis décorés à base de peinture poudre électrostatique – une technique non-polluante -, les vieux bidons se voient donner une seconde vie. D’autres créations devraient suivre. « Je réfléchis déjà à intégrer un récupérateur d’eau pour les jardinières, confie Frédéric Viallet, en nous dévoilant quelques plans et pochoirs magnétiques placardés dans un préfabriqué. Un luminaire est en cours de fabrication. Pour les formes et les couleurs, tout est possible. »
Son souhait : faire de Vénissieux une ville pilote
Quant à la création d’entreprise, elle est en bonne voie. Les statuts sont en cours de dépôt. Bidonville est déjà bien ancrée à Vénissieux. « En plus d’être hébergé par PPI, je travaille avec l’imprimeur Vénicopie et l’aménageur scénique Scenetec, liste le futur entrepreneur. Et la structure CitésLab m’accompagne dans mon projet. » Seul l’artiste croix-roussien Laurent Heller, qui prend part à l’aventure, est extérieur à Vénissieux.
Le concept est au point. Reste à trouver des débouchés aux produits du catalogue, bientôt disponible à l’achat et à la location. « Il faut que je sois référencé, estime Frédéric Viallet. De sorte que j’équipe des entreprises, des particuliers et des collectivités territoriales. J’aimerais fournir à la Ville des poubelles et des jardinières. On pourrait relever le défi : faire de Vénissieux la ville la plus propre de France ! Les installations peuvent être éphémères. Il suffit de définir un thème graphique, pour le Grand Rendez-vous ou le Festival Fêtes Escales. Comme l’art urbain intéresse les jeunes, on pourrait les mettre à contribution pour peindre. Ces objets sont très photogéniques en milieu urbain. Et comme on dit, le XXIe siècle est le siècle de l’image ! »
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