« Nous tenons à rappeler que trois familles, avec des enfants en bas âge, sont sans-abri« , alerte une enseignante. Sur le parvis de la mairie ce jeudi, le collectif Jamais sans toit, accompagné du Réseau d’alerte et de solidarité des Vénissians, a rassemblé près d’une cinquantaine de personnes pour sensibiliser à la situation de ces familles sans logement dans la commune.
Depuis deux semaines, à l’école Gabriel-Péri, une famille avec cinq enfants est hébergée dans l’établissement du lundi au vendredi, avec l’aide du collectif Jamais sans toit. Chaque soir, les équipes pédagogiques se relaient pour passer la nuit à leurs côtés et les week-ends, la famille est logée à l’hôtel grâce aux dons récoltés à l’école. « Les vacances scolaires approchent et l’établissement sera fermé, prévient l’enseignante. Nous n’avons aucune visibilité sur ce qu’il va se passer, nous demandons de l’aide. Nous n’avons pas le budget pour financer les deux semaines à l’hôtel. »
Cette situation n’est pas un cas isolé à Vénissieux ou dans la métropole. Les occupations d’écoles sont régulières et les familles se retrouvant sans logement sont de plus en plus nombreuses. À l’école Flora-Tristan, deux familles sont sont sans logement, dont une avec un enfant de seulement un mois. « Ces dernières années, nous avons été confrontés à de nombreuses familles qui se retrouvent à la rue, témoigne Deborah Salesse, directrice de l’école maternelle de Flora-Tristan. Nous ne sommes pas là pour faire de la politique, mais parce que c’est nous qui, le soir, faisons face à ces familles qui vont dormir dehors. Nous sommes là pour les soutenir, c’est un engagement humain, et nous nous sentons seuls. »
Accompagnée de Pierre-Alain Millet, adjoint au maire en charge du logement, Véronique Forestier, adjointe à l’éducation, a souhaité soutenir le mouvement : « Le droit au logement est une mission régalienne, rappelle l’élue. Nous avons alerté la préfecture qui nous a dit être au courant de la situation de ces trois familles, mais aucune solution n’a été trouvée pour le moment car les hébergements sont saturés. » Elle a également tenu à rappeler que Michèle Picard, maire de Vénissieux, a alerté de nombreuses fois l’État à ce sujet pour demander la création de nouveaux hébergements d’urgence. « C’est une situation dramatique, continue-t-elle. Maintenant, nous demandons aux citoyens de remplacer l’État, que ce soit dans le cadre de l’urgence alimentaire ou bien avec l’hébergement d’urgence. Il faut agir à la source, c’est le rôle de l’État de le faire. »
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