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Mecaware transforme les vieilles batteries en métaux stratégiques

Cette startup, spécialisée dans le recyclage des batteries électriques, bénéficie du soutien de l’État. Elle lance actuellement sa phase pré-industrielle, toujours à Vénissieux.

Fabriquer des batteries, c’est bien. Savoir les recycler, c’est encore mieux. Dès sa création en décembre 2020, la startup Mecaware s’est positionnée sur ce créneau. Et a mis au point une solution écologique révolutionnaire. Cette technologie permet de recycler les batteries en fin de vie et de valoriser les rebuts des gigafactories, ces usines géantes qui les produisent à grande échelle.

Mecaware est la contraction de « Metal & carbon waste recyclying » : littéralement, « recyclage des déchets métalliques et carbonés ». Cette entreprise vénissiane utilise un procédé chimique basé sur le captage de CO2 pour extraire efficacement et proprement les métaux stratégiques et terres rares que contiennent les batteries électriques.

« On séquestre 900 kg de Co2 par tonne de métaux traitée, explique le professeur Julien Leclaire, cofondateur de Mecaware et inventeur du procédé. En extrayant la matière métallique, ce CO2, considéré comme encombrant, aura finalement rendu un précieux service. »

Ce cycle vertueux, qui a fait ses preuves dans l’incubateur villeurbannais Pulsalys, séduit les pouvoirs publics, les investisseurs et ses partenaires bancaires. Début 2023, la startup a implanté son laboratoire pilote à Usin Lyon Parilly et a obtenu un financement de 22 millions d’euros dans le cadre du plan France 2030.

Bientôt 8 000 tonnes de métaux recyclés par an

Vendredi 29 mars, Bruno Bonnel, secrétaire général pour l’investissement chargé du pan France 2030, et Fabienne Buccio, préfète de région, se sont rendus sur site pour réaffirmer le soutien de l’État en faveur de cette activité stratégique. « Votre secteur est en plein boum, a observé l’ex-député du Rhône (LREM), au beau milieu de la future halle de production en cours d’aménagement. On ne va pas vous lâcher. Vous êtes en pleine phase de confirmation. Ici, c’est la France qui réfléchit. Votre activité est essentielle : regardons ce qui se passe chez nos fournisseurs, en Afrique ou en Russie. »

Arnaud Villers d’Arbouet (Mecaware), Bruno Bonnel (France 2030), Fabienne Buccio (préfète) et Julien Leclaire (Mecaware).

Il est question ici de souveraineté industrielle. Chaque gramme de lithium, de cobalt, de manganèse ou de nickel que Mecaware remet sur le marché sous forme de sels métalliques purifiés est un gramme qui ne sera pas importé de l’étranger. « Les industriels européens n’ont pas accès à ces matières premières qui viennent souvent d’Asie », confirme Arnaud Villers d’Arbouet, président et actionnaire majoritaire.

À Vénissieux, la phase de pré-industrialisation s’accélère. Le centre technique, d’une surface de 1 600 m2, doit pouvoir produire 50 tonnes de métaux recyclés par an. Les effectifs devraient doubler d’ici fin 2024, en passant de 35 à 70 collaborateurs. Mais ce n’est que le début du déploiement : fin 2026, une usine, basée à Dunkerque, sera calibrée pour en produire 8 000 tonnes.

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