Sytral Mobilités avait annoncé la nouvelle gestion du réseau TCL le 12 mars. Son conseil d’administration l’a approuvée à la majorité des voix ce jeudi, 28 mars. À partir du 1er janvier 2025, Keolis ne sera donc plus l’unique opérateur du deuxième plus grand réseau de transports en commun de France. Lequel, pour mémoire, dessert un territoire peuplé de 1,4 millions d’habitants.
Sytral Mobilités payera 2,03 milliards d’euros à RATP Dev pour gérer les quatre lignes de métro, les sept lignes de tramway, les deux funiculaires et le Rhônexpress pour une durée de 10 ans. L’autorité régulatrice des Transports en commun lyonnais versera également 1,16 milliards d’euros à Keolis, qui exploitera les bus et trolleybus pendant 6 ans. Un troisième opérateur entrera dans la danse : une société publique locale chargée de la billetterie et de l’accueil voyageurs. On ignore encore le montant de ce troisième contrat, toujours en cours de négociation. « Les coûts sont maîtrisés et en rapport avec nos prévisions, » indique Béatrice Vessiller (EELV).
Bruno Bernard (EELV), président de Sytral Mobilités et de la Métropole de Lyon, parle d’une « révolution qui pérennisera le réseau », ainsi que d’une « mesure de bon sens qui nécessite du courage. » Blandine Collin, du même bord politique, juge que « l’ouverture à la concurrence était nécessaire » et se réjouit de ce réseau « sans coutures, qui ne provoquera pas de changements dans la vie quotidienne. »
Cet enthousiasme, les élus communistes, qui n’ont pas pris part au vote, ne le partagent pas. Raphaël Debû explique que son groupe « n’est pas partisan des Délégations de service public (DSP), et encore moins des allotissements. » Le chef de file milite pour un service public national des transports publics. « D’autant que les trois grands acteurs qui se partagent le marché national sont des sociétés détenues par l’État, qui organise sa propre concurrence. C’est la magie du libéralisme ! »
Des bonus-malus pour garantir la qualité de service
Les communistes se disent partisans d’un système de régie : « La même logique de la régie de l’eau devrait s’appliquer aux transports », estime Raphaël Debû, qui ne manque pas d’exprimer son inquiétude quant au sort réservé aux agents. « Il y a un point de vigilance à avoir sur les salariés, qui ne doivent pas être la variable d’ajustement. Nous émettons des réserves sur les passerelles entre opérateurs. »
Face à ces craintes, que partage Izzet Doganel (La Métropole pour tous), Bruno Bernard dégaine « un socle social », applicable à tous les salariés, actuels comme futurs. Ce socle, réalisé dès avril 2022, conserve les rémunérations, droits et acquis sociaux des agents TCL. S’il n’est pas respecté, ce socle social pourrait conduire à la résiliation du contrat de l’opérateur.
Pour les usagers, le futur service à la découpe est également censé s’inscrire dans la continuité. Au sujet de la fiabilité des transports, Sytral Mobilités est attendu au tournant. Une part de rémunération variable est inclue dans les contrats. Ce système de bonus-malus sanctionnera la qualité de service. « Cela peut monter à 7 millions d’euros pour la partie métro et 12,5 millions pour le bus », assure Bruno Bernard.
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