Les élus devraient approuver la « nouvelle tarification solidaire et environnementale de l’eau potable » lors du Conseil métropolitain du 11 mars prochain. La Métropole, qui a repris l’Eau du Grand Lyon des mains de Veolia pour la gérer en régie publique il y a un an, a défini une structure tarifaire inédite à l’issue d’une concertation citoyenne.
Cette grille inédite est dite « environnementale » car elle invite 1,4 millions de Grands Lyonnais à la sobriété. L’objectif affiché est de réduire la consommation d’eau potable de 15 % d’ici à 2035.
Pour ce faire, l’exécutif actionne le levier « solidaire ». Concrètement, une première tranche « eau vitale » ne sera pas facturée aux ménages. Les 12 premiers mètres cubes seront gratuits. Cela équivaut à 30 litres d’eau par jour. Au tarif 2024 de 3,08 euros TTC le m3 (tarif hors abonnement annuel), l’économie est de 36,96 euros. Pour la deuxième tranche (entre 12 et 180 m3 par an), le tarif en vigueur sera appliqué. En revanche, pour chaque goutte d’eau consommée au-delà, ce tarif sera doublé.
Inviter 16 000 gros consommateurs à la sobriété
Actuellement, 16 000 abonnés, soit 5 % des usagers, auraient le « robinet facile ». En appliquant cette majoration, l’exécutif métropolitain souhaite ramener les propriétaires de piscines et de grands jardins dans le droit chemin… Et préserver ainsi l’équilibre budgétaire de l’Eau du Grand Lyon. Notons qu’en moyenne, un foyer de 4 personnes a besoin de 120 m3 d’eau par an. En 2024, cela représente une facture de 418 euros TTC. Soit 1,15 euro par jour.
« Un mètre cube n’est pas égal à un mètre cube selon l’usage qu’on en a, commente Anne Grosperrin (EELV), vice-présidente de la Métropole au cycle de l’eau et présidente de la régie publique. Nous devons répondre aux impératifs de solidarité envers les plus précaires. Ce service est d’importance vitale. Or, certains de nos usagers se privent. »
Que les copropriétaires et les locataires du parc social ne disposant pas de compteurs individuels se rassurent : le tarif progressif prend en compte le nombre de logements dans l’immeuble ou la résidence. Évidemment, dans ce cas de figure, chaque occupant est tributaire des habitudes de ses voisins.
Des tarifs évolutifs pour les pros
Les professionnels ne seront pas logés à la même enseigne. Quatre tranches sont instaurées. Pour la première (0 – 180 m3), le tarif en vigueur est appliqué. « Cela concerne 68,4 % des usagers non domestiques », précise Florestan Groult (LFI), vice-président de la Métropole et de la régie publique. Ces commerçants, artisans et petites entreprises bénéficieront du tarif « eau domestique » des particuliers.
Au-delà, le tarif augmentera progressivement. Pour les 0,3 % de professionnels de la tranche 4 (plus de 18 000 m3), la majoration n’ira pas au-delà de 15 %. Parmi ces 92 compteurs figurent de grosses entreprises et administrations.
Solidarité avec les plus précaires
La Métropole a identifié 115 000 foyers précaires. Pour ces abonnés, la facture d’eau pèse lourd : plus de 3 % des ressources. « En moyenne, un foyer y consacre 0,8 % de son budget », précise Florestan Groult.
Les foyers éligibles bénéficieront d’un « versement solidaire eau ». Cette aide sera calculée à partir des données de la Caf, de la Carsat et de la MSA. « On connaît les difficultés du non-recours au droit, justifie l’élu. C’est pourquoi ce versement sera automatisé. »
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