En 2026, pendant quelque temps, le plateau des Minguettes abritera deux piscines portant le nom d’Auguste-Delaune. L’une viendra tout juste d’être inaugurée, et l’autre sera, dans les mois qui suivront, détruite. On en sait beaucoup plus sur « la nouvelle Delaune » depuis sa présentation en images en ouverture du conseil municipal du 5 février.
Le futur équipement nautique s’élèvera à l’angle des avenues Jean-Cagne et Martyrs-de-la-Résistance. L’entrée se fera d’ailleurs côté Martyrs. La piscine occupera un terrain de 3 000 m2, on y trouvera une zone d’accueil, une zone vestiaires avec circuits différenciés entre le grand public et les scolaires, plusieurs bassins, un espace bien-être, sans oublier un espace extérieur avec des plages minérales et végétales, des jeux d’eau, un snack et un préau couvert.
« La nouvelle piscine Auguste-Delaune abritera un bassin de 25 mètres, destiné aux activités sportives, avec des gradins, détaille Nacer Khamla, premier adjoint au maire, chargé notamment des sports. Celui-ci pourra être découvert durant la belle saison, grâce à un mécanisme fiable et efficace, faisant penser à une ‘boîte d’allumettes’ en fonctionnement. S’ajouteront à ce bassin principal, un bassin d’apprentissage, pour le savoir-nager, un bassin d’animation, avec des jets d’eau, des activités comme l’aquagym, et une pataugeoire. »
La présence d’une toiture rétractable fait toute la singularité de la future piscine. Les plus anciens se souviennent peut-être de la bâche blanche du Centre nautique intercommunal, remontée au début de l’été pour « ouvrir » l’équipement ? Ce qui est prévu pour Auguste-Delaune est autrement plus pratique. « Au CNI, à l’époque, lorsque la bâche était relevée, elle devait le rester tout l’été, rappelle Aurélien Scandolara, adjoint en charge du patrimoine. S’il pleuvait ou s’il faisait moins chaud qu’espéré, il n’était pas possible de la redescendre et les usagers devaient prendre leur mal en patience. Pour la nouvelle piscine Delaune, le toit pourra être retiré ou replacé rapidement, en l’espace de quinze minutes. Théoriquement, rien ne pourra priver les usagers de leur piscine. Et les compétitions de natation pourront toujours se dérouler. »
L’accent a également été mis sur l’efficacité énergétique du futur équipement. « Avec la nouvelle Delaune, la surface de plan d’eau va être doublée, explique Cécile Wicky, directrice du patrimoine. Pourtant, la consommation d’eau à l’année sera stable. Le toit rétractable a été pensé pour limiter les déperditions énergétiques. Les bassins seront en inox ; c’est plus cher, mais c’est surtout plus facile à entretenir. L’équipement sera, par ailleurs, connecté au réseau de chaleur de Vénissieux. Bref, tout a été pensé pour disposer d’un équipement vertueux. »
« Nous ambitionnons de doubler la fréquentation de la piscine Auguste-Delaune, précise Nacer Khamla. Elle pourrait ainsi passer de 80 000 à 160 000 personnes par an. Tous les bassins seront d’ailleurs accessibles aux personnes en situation de handicap, et de nouveaux créneaux seront créés pour les activités et pour les scolaires. Ces derniers, grâce à des parcours séparés, pourront être accueillis en même temps que les usagers classiques, sans jamais les croiser, que ce soit dans les vestiaires ou les bassins. L’idée ? Favoriser l’apprentissage de la nage tout en laissant accessible au plus grand nombre l’équipement. Bref, ce sera un vrai lieu de vie. »
Et le terrain qu’occupe actuellement la piscine Auguste-Delaune, que deviendra-t-il une fois celle-ci détruite ? Rien n’a encore été décidé. Les élus se sont cependant engagés à « créer un espace vert, dont la forme sera à définir avec les habitants, parc, square ou jardin par exemple ».
D’ici là, rendez-vous durant l’automne pour les premiers coups de pioche — en l’occurrence, des travaux de terrassement et le début du gros œuvre. « On devrait pouvoir se mettre à l’eau pendant l’été 2026 », anticipe et espère Nacer Khamla.
TROIS QUESTIONS À MICHÈLE PICARD, MAIRE DE VÉNISSIEUX
« Un équipement structurant de la ville »
Le maire se félicite que, malgré la non-participation de l’ANRU, la Ville soit parvenue à budgéter un équipement « ambitieux, moderne et sécurisé ».
– À quel point cette opération est-elle importante pour Vénissieux ?
La future piscine Auguste-Delaune sera un des équipements structurants de la ville. Elle remplacera un complexe vieillissant, dans le cadre d’une profonde rénovation urbaine des Minguettes. Projetons-nous quelques années en avant : depuis le parc Louis-Dupic, il sera possible de monter sur le plateau via des espaces verts, en direction de la place du marché, laquelle fera face à la nouvelle piscine et au futur équipement polyvalent Pyramide. Ensuite, on pourra se rendre dans le parc des Minguettes grâce à l’anneau des parcs, prévu par le NPNRU (Nouveau programme de rénovation urbaine). Dans les prochaines années, cette zone de Vénissieux va considérablement changer. Et la piscine, pensée aussi comme un lieu de vie, aura un rôle important à jouer.
– En quoi cette piscine sera-t-elle un « lieu de vie » ?
Les piscines ne sont pas uniquement destinées aux sportives et aux sportifs. Ce sont aussi des lieux de socialisation des enfants, où l’on apprend à nager, où l’on pratique des activités à tous les âges. Où l’on se rencontre, où l’on se retrouve. Les plans de la future piscine Auguste-Delaune intègrent toutes ces dimensions. Je regrette, d’ailleurs, que l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) ne finance pas, au moins en partie, ce type d’équipement. Mais nous avons su budgéter cette opération. Et nous lancerons les travaux à l’automne.
– Qu’est-ce qui va différencier la future piscine Delaune du Centre nautique intercommunal, construit en 2013 ?
La première des différences, c’est que pour le CNI, trois communes étaient impliquées dans la construction, Vénissieux, Lyon et Saint-Fons. Là, c’est une piscine 100% vénissiane. Ensuite, techniquement, les évolutions sont nombreuses. Aurait-on pu faire, par exemple, un toit qui se rétracte, avec ce niveau de sécurisation et de praticité, à l’époque ? Je n’en suis pas certaine. Il y a clairement une génération d’écart. Par ailleurs, contrairement au dossier du CNI — qui était certes particulier en raison de l’incendie —, la piscine Auguste-Delaune continuera à fonctionner pendant la construction du nouvel équipement. Cela signifie que les habitants de Vénissieux ne seront pas privés de leur piscine durant les travaux. Et qu’ils pourront découvrir, en 2026, un équipement ambitieux, moderne et sécurisé.