« Nous voulons maintenir la pression le plus longtemps possible », affirme Mathilde Mangado, professeure d’allemand et représentante du Sgen-CFDT. Enseignants, élèves, et parents d’élèves, ils étaient nombreux réunis ce mardi 13 février, devant le collège Paul-Éluard, pour faire entendre leur colère.
Cette grève fait suite à la mobilisation nationale du 1er février dernier et qui avait déjà rassemblé bon nombre d’établissements vénissians. Depuis, le mouvement ne s’est pas essoufflé. « Tous les établissements en REP et REP+ du département se sont rassemblés pour dénoncer cette réforme qui prévoit une diminution du nombre d’heures d’enseignement et de moyens, ainsi que l’absurdité des groupes de niveau en mathématiques et en français, qui vont directement toucher les élèves, poursuit l’enseignante. De nombreuses études le montrent. »
Charlotte Jouili a deux enfants au collège Paul-Éluard et elle s’inquiète des répercussions des groupes de niveau sur leur scolarité : « Mon fils est bon en mathématiques, mais il peut avoir des difficultés à expliquer comment il a obtenu un résultat, explique-t-elle. Avec l’aide des professeurs, il explique un exercice à des élèves au niveau moins élevé, c’est bénéfique pour lui et pour ses camarades, cela permet de créer de la cohésion dans les classes, d’apprendre la vie en collectivité, le soutien entre élèves. »
« Aucune concertation avec les enseignants »
Avec cette réforme, l’établissement vénissian pourrait être très touché, d’après les enseignants : « Deux classes vont être supprimées, les effectifs vont être au maximum, des postes d’enseignants vont être supprimés, des heures de demi-groupes vont disparaître, énonce Mathilde Mangado. Il n’y a aucune concertation avec les enseignants. Tous les ans, on nous impose d’énormes changements, qu’on met en place. Et dès l’année suivante, on change tout. »
Les enseignants et parents d’élèves ont aussi appris que les moyens alloués aux collèges prioritaires vont être redistribués aux autres établissements non-prioritaires du département afin de les aider à mettre en place les groupes de niveau. Pour Mahjouba Choukri, présidente de l’association des parents d’élèves de Paul-Éluard, cette annonce ne passe pas : « C’est inadmissible, on manque de professeurs, de moyens, les classes sont déjà surchargées. L’Éducation nationale ne fait que malmener les enseignants et nos enfants. »
Mardi 13 février, des élus étaient présents pour soutenir les grévistes. Véronique Forestier, adjointe au maire de Vénissieux en charge de l’Éducation, estimait ainsi qu’il est « scandaleux que les moyens pour les REP et REP+ soient diminués ; mettre fin au collège unique, cela va aggraver les inégalités ». Idir Boumertit, député de la 14e circonscription du Rhône, regrettait pour sa part que « les parents et les enseignants ne soient pas écoutés ». « On est en train de détruire des générations d’élèves qui vont se retrouver en rupture scolaire », estimait-il.
La prochaine mobilisation est prévue le mardi 15 février, au collège Jules-Michelet à Vénissieux.