Baisser de 40% les consommations énergétiques finales entre 2010 et 2030 sur le patrimoine bâti, atteindre 100% des luminaires passés en LED d’ici 2027, multiplier par trois la production d’électricité renouvelable, atteindre 60 kilomètres de pistes cyclables sur le territoire… Voilà quelques-uns des engagements de la troisième édition de l’Agenda 21 de Vénissieux, adopté lundi 5 février par le conseil municipal. Elle doit permettre, selon les mots de l’élu en charge du dossier, Pierre-Alain Millet, « un renouvellement et une convergence des démarches ».
« Depuis 2008 et le travail sur le premier agenda 21 de la ville, (…) que de chemin parcouru, que d’actions de la ville, de ses partenaires, des associations, des habitants, des entreprises, rappelait l’élu. Nous avons depuis 2020 travaillé à l’évaluation de notre Agenda, avec notamment des groupes de travail riches du Conseil citoyen pour un développement humain durable (CCDHD). Le résultat de tout ce travail, c’est la convergence de trois outils : l’agenda qui deviendra Agenda 2030, le suivi du référentiel Territoires Engagés pour la Transition Ecologique, Climat-Air-Energie (TETE-CAE), et le rapport annuel obligatoire au conseil municipal de décembre. »
Quatre grands objectifs
Le nouvel Agenda 21, qui devient donc Agenda 2030, repose sur quatre grands objectifs : une ville « décarbonée », « résiliente », « saine et épanouissante », « dynamique et solidaire ». Pour les atteindre, la Ville entend, entre autres, encourager la sobriété énergétique de son patrimoine, développer la production d’énergies renouvelables et de récupération, réduire l’impact des déplacements, massifier les espaces de verdure, sensibiliser et former les agents et les habitants, et promouvoir une agriculture et alimentation plus durable.
« La question citoyenne est primordiale en matière de développement durable, a commenté le maire, Michèle Picard. Les habitants doivent s’emparer d’une thématique qui nous concerne tous (…). Notre nouvelle stratégie de développement humain durable fourmille d’actions, d’objectifs et de campagnes de sensibilisation que nous allons mener et réussir avec tous les Vénissians et dans tous les quartiers. Notre qualité de vie et notre cadre de vie en dépendent. »
Pierre Matteo (groupe « La France Insoumise de Vénissieux ») a, pour sa part, identifié quatre pistes d’amélioration des performances locales en matière de développement durable : le tri des déchets, la mise en place de nouvelles stations Vélo’V, celle de silos et containers textiles, et la gestion des encombrants. Il s’est dit « favorable à ce rapport, qui démontre les importants progrès que la ville de Vénissieux a réalisés avec l’Agenda 21 et son renouvellement ».
« On entend souvent que l’écologie serait punitive, a commenté, pour le groupe « L’Écologie à Vénissieux », Benoît Couliou. Or, il n’en est rien. Elle permet d’améliorer le quotidien pour un développement humain vraiment durable, et ce renouvellement d’agenda en est l’illustration. »
Cour des comptes : le « cas » Expressions évince les recommandations
En ouverture du conseil municipal, Michèle Picard, maire de Vénissieux, a présenté les mesures mises en œuvre par la Ville pour répondre aux recommandations formulées, fin 2022, par la Chambre régionale des comptes (CRC). Il s’agissait, notamment, d’ouvrir un budget annexe au budget principal pour les opérations liées au cinéma Gérard-Philipe, de mettre en place une cartographie des risques informatiques, ou encore de réviser le règlement sur le temps de travail afin de supprimer les congés dépourvus de base réglementaire.
Cette longue présentation n’a pas suscité de commentaires particuliers, y compris de la part de l’opposition. Cette dernière a préféré concentrer ses interventions sur l’unique cas du journal Expressions. Dans un commentaire de son rapport, la CRC considérait en effet que le journal relève « d’une entreprise de presse de nature commerciale » et que le fondement légal de l’aide apportée par la municipalité « fait défaut ». Plusieurs conseillers municipaux d’opposition avaient ensuite déposé un recours au tribunal administratif.
Cyril Santander (groupe « Vénissieux en Mieux ») a regretté de constater que le maire n’avait pas « choisi de supprimer la subvention au journal Expressions ». Et Damien Monchau (groupe « Le Rassemblement Vénissian ») d’interpeller Michèle Picard : « Une précédente décision de justice a reconnu l’indépendance d’Expressions, qui ne serait pas une gazette municipale. Si la justice venait à vous donner tort, quelle serait votre attitude ? »
« La CRC a émis des recommandations, et effectué des commentaires, a répondu le maire. S’agissant d’Expressions, il ne s’agissait que d’un commentaire. Nous laisserons au juge administratif le soin de se prononcer sur la légalité de cette subvention. »
Le budget 2024 adopté
Le conseil municipal du 5 février constituait aussi l’occasion pour les élus d’adopter le budget primitif 2024. Un « amortisseur social pour tous les Vénissians », selon les mots du maire, Michèle Picard.
Ce budget est marqué par une stabilité des tarifs municipaux, un maintien des taux de fiscalité locale, et une hausse de 3% de l’enveloppe dédiée aux associations. Les dépenses d’investissements sont évaluées à 21,35 millions d’euros, avec plusieurs opérations prévues en 2024 : un nouvel équipement polyvalent à Pyramide, la reconstruction de la crèche Graine d’Eugénie, la réhabilitation du centre social Roger-Vailland… sans oublier la préparation du chantier de reconstruction de la piscine Auguste-Delaune.
« Parmi les 58 communes qui composent désormais la Métropole de Lyon après la fusion Oullins-Pierre Bénite, nous sommes la seule à pouvoir geler en même temps fiscalité, tarifs municipaux et venir en soutien des associations, a assuré Michèle Picard. C’est aussi le fruit et le gage d’une gestion saine de nos finances publiques depuis des années. »
Dans l’opposition, les deux groupes politiques étiquetés à droite (« Avenir pour Vénissieux » et « Vénissieux en mieux ») se sont abstenus, tandis que Maurice Iacovella et Alexandre Dallery (« Vénissieux Pluriel ») et Damien Monchau (« Rassemblement vénissian ») votaient contre.