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École Jean-Wiener : 50 ans en musique

Le démarrage des Musicianes, ce 8 février, est l’occasion de revenir sur l’école de musique Jean-Wiener qui, depuis 50 ans, démocratise l’accès à la pratique musicale.

Photo Emmanuel Foudrot

Que l’école de musique Jean-Wiener, du haut de ses cinquante ans, ait toujours été au cœur de la vie culturelle vénissiane, cela est indéniable. Ainsi, la prochaine édition des Musicianes, un festival qu’elle organise depuis 2009, est-elle labellisée « Mémoires vénissianes », en préfiguration de la future Maison des mémoires.

« Notre bâtiment, rappelle Martin Bouveresse, directeur de l’école depuis fin 2021, a été inauguré aux Minguettes en 2006. Depuis, la proportion des élèves venant du plateau a grandi. Elle est d’ailleurs majoritaire par rapport aux autres quartiers, tout en ayant gardé aussi le public historique du Centre. L’implantation ici a réussi et nous avons atteint l’objectif d’avoir une diversification quant à l’origine géographique de nos élèves. »

Actuellement, Jean-Wiener en compte 560, un chiffre qui comprend ceux inscrits en classes à horaires aménagés. « On s’approche des effectifs d’avant le Covid », se réjouit Martin qui souligne également l’adéquation du bâtiment. « Pour avoir fréquenté plusieurs écoles de musique, je n’en connais pas de meilleur. Il est fonctionnel et agréable, malgré son aspect gris et grillagé. »

Fanfare éphémère

Jamais à court d’une innovation, Martin a tenu à créer, à l’automne 2022, une fanfare éphémère. Ouverte à tous, sans avoir besoin de connaître la musique et de la pratiquer, elle regroupe des cuivres et des percussions. Les gens qui s’y inscrivent répètent deux ou trois fois avant de se retrouver sur scène pour un concert final. Inaugurée lors de la présentation de la saison musicale 2022-23, elle a réuni des agents municipaux lors du dernier Grand Rendez-vous et de la présentation des vœux de l’équipe municipale, en ce début d’année.  Tous ceux qui y ont participé sont ravis et ont visiblement pris beaucoup de plaisir à jouer. Un plaisir partagé par ceux qui les ont écoutés et qui ont très envie, ils en ont parlé à la fin de chaque prestation, de rejoindre le groupe. Au vu de cette réussite, Martin souhaite garder l’idée, d’autant que les profs qui accompagnent la fanfare sont très motivés. « On pourrait même le décliner d’une autre manière, en lien avec la Maison des mémoires, on y réfléchit. »

  • Photo Emmanuel Foudrot
  • Anatole Buttin et ses élèves de Musique assistée ar ordinateur (MAO). (Photo Emmanuel Foudrot)
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  • Photo Emmanuel Foudrot
  • Martin Bouveresse, le directeur (à gauche), en répétition pour les Musicianes. (Photo Emmanuel Foudrot)

Martin participe lui-même à la fanfare, au cornet. Alors, avoue-t-il, que le premier instrument qu’il ait appris à jouer a été la trompette et qu’il est ensuite passé à la contrebasse.

À propos justement des instruments enseignés à l’école, il reconnaît que, comme dans toutes les écoles de musique, piano, guitare et violon font partie du tiercé gagnant. « Le dispositif des Débutants par l’orchestre (DPO) a été mis en place il y a huit ans et a permis de faire découvrir d’autres instruments. Les DPO en essaient six et choisissent ensuite leurs préférences. Cela permet de désenclaver l’accordéon, le trombone ou le violon alto. »

Quant au clavecin, s’il est toujours enseigné à Vénissieux, force est de reconnaître que « la musique ancienne a besoin de médiation ». « Nous sommes la seule école à le proposer dans le bassin sud de l’agglo, qui regroupe Corbas, Feyzin, Vénissieux et Saint-Fons. L’accès est simplifié pour les autres écoles. Ainsi, un Vénissian qui voudrait jouer de la harpe peut s’inscrire à Corbas en bénéficiant des tarifs corbasiens. »

Une politique volontariste

Martin Bouveresse se satisfait également de la « politique volontariste » menée par la Ville pour la location d’instruments. « Elle concerne en priorité les élèves débutants. Nous proposons par exemple des batteries électroniques à la location. Nous allons acquérir un parc de ces batteries, qui vont dédramatiser l’objet. Si nous ne pouvons proposer de piano, nous avons diversifié l’offre : guitares, violons, etc. Comme pour l’inscription, le coût de la location est lié au quotient familial. »

Histoire : 50 ans de bons et loyaux services

Photo Emmanuel Foudrot

Et si tout commençait, comme l’a raconté notre historien Alain Belmont dans un de ses articles, en 1863 avec la première fanfare vénissiane ? Quoi qu’il en soit, la musique a toujours accompagné les habitants de la commune et la création d’une école dédiée à elle, dans les années soixante-dix, a su réveiller de nombreux échos dans les cœurs.

L’école s’est installée dans les murs de l’ancienne mairie, place Léon-Sublet, avant d’arriver aux Minguettes en 2006.

Lors de son départ à la retraite, en 2011, Chantal Guiraud avait évoqué pour nous l’époque où elle était devenue enseignante à l’école de musique en 1977, puis directrice adjointe de Jean Boulay. « Quand il est parti en 1990, j’ai pris la direction. Dans le bâtiment de l’ancienne mairie, c’était assez folklorique. Les bureaux étaient restés tels quels. Ensuite, ils ont été refaits. Pas mal de choses existaient déjà : les deux profs de formation musicale étaient là, nous avions des classes d’accordéon, saxo, guitare, clarinette, flûte traversière, violon, violoncelle, percussions, etc. Le premier directeur de l’école, Daniel Blanc, avait très vite créé toutes les classes. À la fin des années soixante-dix, nous avions déjà 12 ou 13 des 15 disciplines instrumentales. On a ouvert des classes d’alto, clavecin et chant choral.”

À cette époque, l’école attire 600 élèves et possède des annexes aux Minguettes, au Moulin-à-Vent et à Max-Barel/Charréard. Elles sont rapidement fermées pour des problèmes de locaux et de matériel. Celle du Moulin-à-Vent tiendra plus longtemps, jusqu’en 2020.

La population ayant alors baissé, Jean-Wiener est passée à quelque 400 élèves entre 1985 et 2005. En déménageant, l’école a connu une nette augmentation avec 600 élèves un an après son ouverture aux Minguettes. Aujourd’hui, malgré la baisse due au Covid, elle totalise 560 inscrits (en comptant les classes musicales).

Les Musicianes : aux origines

Martin Bouveresse, le directeur (à gauche), en répétition pour les Musicianes. (Photo Emmanuel Foudrot)

Le rendez-vous annuel de l’école de musique se tiendra du 8 au 17 février, sur le thème des origines.

Premier événement à être labellisé « Mémoires vénissianes » — en préfiguration de la future Maison des mémoires —, les Musicianes vont s’installer dans plusieurs lieux de la commune du 8 au 7 février.

L’affiche du festival, qui s’appuie sur la thématique des origines, représente le Voyager Golden Record, disque d’or embarqué sur la sonde Voyager, véritable « bouteille à la mer interstellaire » destinée à d’éventuels aliens qui la trouveraient en chemin, sur lequel sont gravés une infinité de renseignements sur notre planète. « Un clin d’œil amusant et dans le thème du festival », commente Martin Bouveresse, le directeur de l’école de musique Jean-Wiener qui organise la manifestation.

Il explique que les origines peuvent être géographiques et culturelles mais que seront également questionnées les origines du son, de la perception sonore et du processus créatif. Copieux, le programme contiendra quatre concerts professionnels.

Ils débuteront avec An’Pagay !, un groupe de maloya —musique de La Réunion et de l’île Maurice — qui jouera à la salle Érik-Satie le 10 février à 19h30. Une soirée au cours de laquelle on entendra également les élèves percussionnistes de l’école et les chanteurs de la classe CHAM (classe à horaires aménagés musique) du collège Michelet.

Une soirée populaire avec Dalida

Pour le 13 février à 20 heures au Théâtre de Vénissieux, la soirée est voulue « populaire ». Pour cela, le choix s’est portée sur le répertoire de Dalida, que tout le monde connaît — y compris les ados, remarque Martin Bouveresse. « La colonne vertébrale sera l’orchestre Jean-Wiener et des élèves du département de musiques actuelles amplifiées. Nous aurons aussi les élèves chanteurs de l’école, coachés par Lou Rivaille. » Laquelle interprètera également quelques tubes de Dalida, accompagnée au piano par Christophe Waldner.

Le 14 février à 10 heures, à la salle Érik-Satie, Vous avez entendu ? s’adresse au jeune public, à partir de 2 ans. « Cette recherche du son à travers des instruments et des chansons est conviviale et familiale, avec Amandine Chambe à la flûte traversière et Sophie Bœuf au basson. » Enfin, le 16 février à 19h30 marquera, à la salle Satie, le retour à Vénissieux de la grande chanteuse Sarah Halgan, qui chante son Somaliland. Seront également présents les élèves débutants par l’orchestre et le groupe Afrotronic. Ce dernier a obtenu un véritable succès l’an dernier, lors d’une tournée qui s’est achevée aux Fêtes escales. « Il a la particularité de réunir enfants, ados et adultes, sans condition de niveau. Certains morceaux s’écrivent en direct, avec des arrangements collectifs. Afrotronic est hyper convivial ! »

Moments musicaux

Schubert n’aurait pas renié l’appellation de « moments musicaux » apposée à huit rendez-vous. Le premier se tiendra au cinéma Gérard-Philipe le 8 février à 18 h 30, avec le film Que l’amour, portrait d’Abdel Khellil, qui chante Brel sur scène. Puis, le 9 février à 9 h 45 et 10 h 30 à l’école de musique, On monte un orchestre ! démontrera le talent des élèves d’une classe de CM2 de Paul-Langevin. Ce même jour à 18 heures, il faudra se munir de son maillot pour écouter la musique d’une manière surprenante. « Nous irons à la piscine Delaune pour écouter un parcours électro, porté par l’école et « Bizarre !« . Le public sera dans l’eau et pourra nager. »

Citons encore un concert de musiques anciennes le 10 février à 16h30 à la médiathèque Lucie-Aubrac (Le Bestiaire, quand les animaux ont la parole), un concert des familles le 15 février à 19 heures à l’école, Pizz n’Drop le 17 février à 10 h 30 à l’école, un moment musico-poétique le 17 février à 14 heures au centre d’art Madeleine-Lambert, avec l’Espace Pandora. Et, enfin, Le Souffle du Worksong célèbrera les travailleurs des champs de coton ou des usines le 17 février à 18 heures à Satie, avec le P’tit Barouf, Boumtchak, le Jeune ensemble vocal et la classe musique du collège Triolet.

Des ateliers pour tous

Les Musicianes vont aussi proposer une série d’ateliers ouverts à tous les publics, à l’exception d’un stage avec le guitariste Titi Robin qui sera réservé aux professionnels, en partenariat avec le CMTRA et le CEFEDEM. Pour le reste, on pourra découvrir les musiques orientales et africaines, celles de la Grèce antique, le maloya, le doudouk, les tablas indiens, les instruments voyageurs et anciens, les références classiques dans la musique populaire… Bref, une série d’ateliers tous plus originaux les uns que les autres et qui permettront d’apprendre en s’amusant.

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Tous les spectacles et animations sont gratuits.

Programme complet sur culture.venissieux.fr

Des classes à horaires aménagés

Anatole Buttin et ses élèves de Musique assistée ar ordinateur (MAO). (Photo Emmanuel Foudrot)

L’école de musique a développé son offre auprès des scolaires et, plus particulièrement, des collèges Michelet, Triolet et Éluard. Chacune étant, indique Martin Bouveresse, le directeur de Jean-Wiener, « à dimension variable ».

« Michelet est une CHAM, classe musicale à horaires aménagés, contractualisée avec l’Éducation nationale autour de la pratique vocale. Elle concerne une trentaine d’élèves. À Triolet, nous avons une classe musique, qui est en option pour les 6e et les 5e, autour de la fanfare. Elle regroupe 15 élèves. Enfin, à Éluard, nous avons monté à partir de cette année un atelier électro-numérique pour les 4e et les 3e. C’est nouveau et nous avons donc un petit effectif de six inscrits pour l’instant. »

Cette classe électro est la première expérience à l’échelle régionale, avec deux enseignants de l’école, Anne Godefert et Anatole Buttin, spécialisés en électro. La première va d’ailleurs animer les 26 et 27 février, à « Bizarre ! », un stage de MAO (musique assistée par l’ordinateur) avec la découverte du logiciel Ableton Live.

Comme tous les élèves de l’école de musique, les classes musicales vont participer aux Musicianes. Ainsi, on retrouvera les chanteurs de Michelet le 10 février à la salle Érik-Satie, lors de la prestation d’An’Pagay ! La classe musique de Triolet participera à la soirée du 17 février à Satie, Le Souffle du Worksong. On retrouvera encore d’autres établissements associés aux Musicianes, telle l’école Paul-Langevin le 9 février, à Jean-Wiener, avec une classe de CM2 qui a appris, pendant un semestre, à monter un orchestre. Ou le parcours BPM, qui lie l’école de musique et « Bizarre ! » et dont les élèves seront partie prenante de la soirée à la piscine Delaune, le 9 février.

Enfin, Martin annonce pour le 4 juin une journée qui sera consacrée aux classes musicales, avec une restitution commune aux trois collèges.

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