Le projet a germé à Villeurbanne, sur le campus de la Doua, dans l’incubateur de l’Insa. Mob-Energy y a mis au point Charles, le robot chargeur, et Eiko, le cube de puissance. Ces deux solutions de recharge de véhicules électriques, les dirigeants de l’entreprise les qualifient « d’efficientes, durables et évolutives ».
En septembre 2023, la jeune pousse prend racine à Usin Lyon Parilly. Ses nouveaux locaux sont composés d’une cellule de 1 000 m2 et de 600 m2 de bureaux. Cet outil doit lui permettre de franchir une étape cruciale : celle de l’industrialisation. Après avoir levé 15 millions d’euros de fonds, dont dix à l’été 2023, Mob-Energy compte quintupler son chiffre d’affaires en un an, pour atteindre six millions d’euros fin 2024.
Cet optimisme, ces anciens étudiants à l’Insa Lyon le doivent au succès que rencontre Eiko. 50 de ces cubes de puissance devraient être déployés cette année. Eiko se compose de batteries de seconde main. Il stocke de l’énergie pendant les heures creuses ou depuis des panneaux solaires. Et renvoie cette énergie pour alimenter jusqu’à 20 points de charge en simultané.
« Quelque part, on est une poubelle de batteries auto, s’amuse à dire le président Salim El Houat. On reconditionne des batteries de Tesla, de BMW et, aujourd’hui, principalement des batteries de Mercedes-Benz. Plus il y aura de véhicules électriques en circulation, plus nos solutions seront utiles. Eiko est un système durable : il ne pèse pas sur le réseau mais le soulage. »
20 nouveaux recrutements dès 2024
Parmi sa trentaine de clients, la société vénissiane compte des gestionnaires de parkings, des logisticiens, des collectivités, des entreprises privées et même l’Armée française. « Le quartier Général-Frère a été le premier, confie Sébastien Ricci, le directeur général. Puis on a équipé DHL à Paris, Enedis à Chambéry et Clermont-Ferrand, ou encore une zone de covoiturage Vinci à Bordeaux. On affine notre modèle de production. L’automatisation est à venir. En 2026, on espère déployer 500 Eiko, soit l’équivalent de 10 000 points de charge. »
À Usin, Mob-Energy aura la possibilité de pousser les murs. « On pourra s’agrandir, anticipe Sébastien Ricci. 3 000 ou 4 000 m2 sont disponibles. On envisage déjà de passer de 40 à 60 collaborateurs dès cette année. On forme nos agents de production aux techniques d’assemblage sur place, en mode compagnonnage. Comme on est sur de l’innovation et qu’il n’existe pas de filière de formation, il y a une carence de compétence sur le marché. »
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