Les tarifs appliqués par la mairie, concernant notamment la cantine, n’augmenteront pas en 2024.
Restauration collective, périscolaire, frais d’inscription aux activités… en 2024, l’ensemble des tarifs appliqués par la Ville seront équivalents à ceux de 2023. Ainsi en ont décidé les élus, lors du conseil municipal du 18 décembre, alors que se tenait le débat d’orientation budgétaire — une obligation pour les communes de plus de 3 500 habitants, deux mois avant le vote du budget annuel. Dans le même esprit, Vénissieux va poursuivre le gel des taux de fiscalité locale. Une constante depuis 2016.
« L’objectif est de soulager le quotidien des familles (…), a expliqué le maire, Michèle Picard. C’est donc notre collectivité qui prend à sa charge une partie de l’inflation face à une envolée des prix jamais connue depuis le milieu des années 80 en France. Il s’agit pour nous de ne pas ajouter de crise à la crise, d’inflation à l’inflation, estimée à 5,8% sur l’année 2023. Notre équipe municipale sait ce que cela représente comme contraintes et efforts pour les plus modestes comme pour la plus grande majorité des ménages. »
Et pourtant, comme toutes les collectivités, la Ville est elle-même touchée par la crise inflationniste. En témoignent les charges d’énergie et fluides, budgétées à hauteur de 7,7 millions d’euros. Soit une hausse de 38%, ou de 2,1 millions d’euros, par rapport au budget prévisionnel 2023 !
Un rôle d’amortisseur social
Notons, par ailleurs, que les subventions versées aux associations seront revalorisées, avec une enveloppe globale augmentée de 3%. « Ce budget a été pensé et construit pour répondre à l’urgence sociale des Vénissians, résumait le maire. Il va jouer pleinement son rôle d’amortisseur social dont les familles ont tant besoin. »
Le tout, sans rogner sur les investissements. Ainsi, en 2024, la Ville prévoit de lancer ou de poursuivre plusieurs opérations, comme la Maison des Mémoires (voir page 3), le nouvel équipement polyvalent Pyramide, l’extension du groupe scolaire Ernest-Renan, la reconstruction de la crèche Graine d’Eugénie, sans oublier la réhabilitation du centre social Roger-Vailland.
Pour Pierre-Alain Millet (groupe « Communiste et Républicain », majorité), il s’agit d’un budget « maîtrisé » et préparé « avec rigueur », sans oublier d’être ambitieux. Au sein de la majorité municipale, le groupe « La France Insoumise de Vénissieux », par la voix de Monia Benaissa, a toutefois fait entendre sa différence en appelant l’équipe municipale à « renforcer les moyens accordés à l’action sociale via le CCAS, la politique de la ville, le logement social et l’investissement ».
Du côté de l’opposition, même si certaines décisions comme le gel des tarifs municipaux ont été saluées, ces orientations budgétaires n’emportent pas l’adhésion. « Pour cause de revalorisation des bases locatives décidées par la loi de finances 2024, les Vénissians assujettis à la taxe foncière subiront la double peine, avec l’augmentation des prix à la consommation du foyer et des impôts communaux », a ainsi estimé Maurice Iacovella (groupe « Vénissieux Pluriel »). Lotfi Ben Khelifa (groupe « Ensemble pour Vénissieux ») a pour sa part estimé qu’il serait « judicieux d’augmenter l’enveloppe des investissements ». « Vénissieux n’est pas endettée, les finances sont saines et les dotations ne baissent pas », a justifié l’élu. Le représentant du Rassemblement national, Damien Monchau, a également considéré que la Ville pourrait faire plus, « en baissant les impôts ».
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