En mai dernier, les enseignants du lycée Sembat-Seguin organisaient les « mardis noirs » pour dénoncer les conditions d’enseignement.
Plusieurs lycées de quartiers populaires de l’agglomération lyonnaise se sont retrouvés devant le rectorat, ce lundi 18 décembre, jour du Conseil social d’administration qui porte sur les prévisions d’effectifs. Des enseignants des lycées Jacques-Brel et Sembat à Vénissieux étaient présents.
Ce rassemblement a été organisé pour demander au rectorat une prise en compte de leurs difficultés quotidiennes : des classes surchargées, des conditions d’enseignement compliquées et un manque de personnel. Les enseignants souhaitent notamment la priorisation des lycées de quartier populaire pour « le recrutement de personnel de vie scolaire et médico-social et pour l’affectation sur les postes d’enseignant.e.s non pourvus ou non remplacés » ainsi que des AED supplémentaires.
Ils demandent aussi le classement des lycées dans les dispositifs d’éducation prioritaire « avec des seuils permettant une diminution significative des effectifs par classe, ainsi qu’une réelle reconnaissance pour tous les personnels de la difficulté particulière à exercer dans ces établissements qu’ils soient des personnels administratifs et techniques, vie scolaire, enseignants, médico-sociaux », déclarent-ils dans un communiqué commun, publié le 15 décembre.
Ils justifient ces demandes en mettant en avant les résultats du classement du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (Pisa) et le lien entre origine sociale et réussite scolaire : « Il y a 113 points d’écart entre les élèves de 15 ans les plus favorisés et les plus défavorisés socialement ! Cet écart est beaucoup plus élevé dans notre pays qu’ailleurs, signe de la persistance d’une forte inégalité des chances scolaires. »
Depuis plusieurs années, ces établissements luttent afin d’obtenir des « conditions d’exercice décentes dans nos lycées des quartiers populaires, rappellent-ils. (…) Si l’administration a fait la sourde oreille au début, force est de constater qu’elle ne nie plus les spécificités de nos établissements. Nous sommes déterminé-es à nous battre pour donner à nos élèves toutes les chances auxquelles ils et elles peuvent légitimement aspirer. »
Jeudi matin, une dizaine d’individus ont pris pour cible la cité scolaire. Depuis, de nombreuses personnalités politiques dénoncent ces actes de violence.
Plusieurs lycées de l’agglomération lyonnaise, dont Jacques-Brel et Marcel-Sembat, ont lancé un appel à la grève ce jeudi pour dénoncer le manque de moyens...