« C’est un moment important pour l’histoire des Portes du Sud », a introduit Stéphan de Butler d’Ormond, président du Groupe Santé Victor Pauchet, nouveau propriétaire des Portes du Sud et de la Solidage avec Christian Dijoux, du groupe CD Run. Les deux groupes se sont associés pour candidater à la reprise des établissements de santé vénissians et c’est dans une ambiance chaleureuse qu’ils ont été accueillis par les salariés de l’hôpital et la CGT.
« Nous avons pu voir que c’est un établissement complet avec des professionnels attachés et impliqués qui ont été très éprouvés depuis le mois de juin, a déclaré Stéphan de Butler d’Ormond. Dans une entreprise, tout repose sur les hommes et les femmes qui la composent. »
Delphine Mallet, déléguée syndicale aux Portes du Sud et à la Solidage, a fait part de sa satisfaction face au choix du tribunal judiciaire : « On a pu construire un dialogue social rapidement, on a eu des réponses régulières. On restera prudent sur ce qui nous a été promis, mais on espère que l’avenir sera bon. En travaillant tous ensemble, on peut faire de cette structure quelque chose de très bien. »
Les médecins du collectif Vefesud ont eux aussi été séduits par l’offre de CD Run et de Victor Pauchet. « Nous pouvions tous partir, nous avions des opportunités ailleurs, mais nous avons décidé de rester, a déclaré le docteur Sarah Taieb, membre de Vefesud. On est attachés à notre établissement et à nos patients. (…) C’est la fin d’une aventure et le début d’une autre. On va sûrement avoir une transition compliquée, mais il va falloir se mettre au travail pour que l’établissement se remette de tout ça. »
Une organisation qui reste inchangée
Stéphan de Butler d’Ormond et Christian Dijoux ont profité de cette occasion pour révéler le nouveau nom de l’hôpital, à partir du 1er janvier, date de la reprise officielle : le Groupe hospitalier Les Portes du Sud.
Même s’il y a un changement de propriétaire, l’organisation de l’hôpital reste la même pour les patients. Tous les services sont conservés et pourront même être développés à l’avenir. « Pour les patients, la prise en charge va être continue, transparente et sans coupure », assurent CD Run et Victor Pauchet.
« On est très orientés ‘santé publique' », estiment les repreneurs, qui affirment que le « zéro reste à charge » sera toujours effectif. La médecine, les urgences et la maternité vont donc rester sans dépassement d’honoraires et seront transférées dans une structure associative, dénommée Hôpital Les Portes du Sud. Le pôle chirurgie de son côté restera en privé lucratif secteur 2 et sera transféré dans une structure à caractère commercial : la Clinique Les Portes du Sud. « Le changement qui a été fait au niveau administratif nous permet de poursuivre nos activités libérales, a expliqué Jean-Baptiste Cazauran, président de Vefesud. Cela peut inciter de jeunes médecins à venir s’installer ici, ils pourront se projeter sur le long terme et cela pourra maintenir et améliorer l’offre de soin sur le territoire. »
La réouverture des urgences la nuit « au plus vite »
Parmi les orientations pour le Groupe hospitalier des Portes du Sud, Victor Pauchet et CD Run prévoient la réouverture des urgences 24 heures/24 « au plus vite, on espère sous deux mois ».
Ils envisagent également de consolider la maternité en modernisant la prise en charge, ils souhaitent renforcer la médecine et prioritairement la cardiologie, soutenir les projets de développement du service de Dialyse, développer l’offre chirurgicale en accueillant de nouveaux spécialistes, consolider la cardiologie et rénover les locaux de l’Ehpad de la Solidage.
« Toutes les activités de l’hôpital sont complémentaires. Il y a un équilibre qui ne mérite pas d’être découpé, mais d’être consolidé, a décrit Stéphan de Butler d’Ormond. De par son offre de soins étoffée, son plateau technique et la qualité de son équipe soignante, l’établissement contribue à une réponse sanitaire incontournable du territoire. Nous voulons montrer aux habitants que nous sommes présents, nous voulons être reconnus. »
CD Run et Victor Pauchet vont accompagner la clinique à hauteur de « 3 à 4 millions d’euros » sur les premières années. Pour la partie associative, le groupe est resté plus vague et a estimé à « plusieurs millions d’euros » l’engagement financier de l’Agence régionale de santé. « Les deux secteurs sont totalement étanches. Aucune aide publique ne sera dirigée vers l’activité libérale », a assuré Christian Dijoux, président de CD Run.