La matinée inaugurale s’est tenue en grand apparat. L’événement a attiré du beau monde. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique et Roland Lescure, ministre délégué à l’Industrie, ont fait le déplacement depuis Matignon. Parmi les élus locaux, Laurent Wauquiez, président de la Région, et Bruno Bernard, président de la Métropole, étaient de la partie en tant qu’appuis du projet. Carlos Tavares, Florent Menegaux et Patrick Koller, respectivement PDG de Stellantis, Michelin et Forvia, ont également mis le cap sur Saint-Fons. Ces trois poids lourds de l’industrie française ne sont autres que les actionnaires à parts égales de Symbio.
La petite start-up fondée en 2010 a parcouru du chemin. Et vient de changer de braquet en intégrant ses nouveaux locaux début septembre. Avec SymphonHy, on peut parler de vaisseau amiral. Le bâtiment, aux dimensions démesurées, s’est construit en un temps record. « Il y a deux ans, il n’y avait rien sur ce terrain, à part de la boue », s’est souvenu Bruno Bernard.
Cette « usine du futur » offre à Symbio la possibilité de passer d’une production quasi confidentielle à une industrialisation à grande échelle. Sur son site pilote vénissian d’Usin Lyon Parilly, l’entreprise ne produisait que quelques centaines de systèmes hydrogène par an depuis 2020. À SymphonHy, au cœur de la Vallée de la Chimie, sa capacité passe à 16 000. Le rythme de croisière devrait être atteint en 2026 avec la production de 50 000 « stackpacks » chaque année.
Une partie d’un projet à 1 milliard d’euros
« À Vénissieux, c’était du LVMH, nos opérateurs réalisaient tout à la main, a illustré Philippe Rosier, PDG de Symbio, lors de la visite des 26 000 m² de bâti. Nos systèmes étaient aussi chers que de beaux sacs Hermès. À Saint-Fons, tous les procédés sont automatisés. Nos gains de productivité sont conséquents. » Selon Florent Menegaux, « le défi est désormais de réduire les coûts de production par deux. »
À Saint-Fons, les machines ne remplaceront pas les hommes, loin de là. Symbio emploie à ce jour plus de 750 collaborateurs. Ils n’étaient qu’une cinquantaine de salariés lors de l’installation à Usin Lyon Parilly, il y a quatre ans.
Pour contribuer au développement de la mobilité hydrogène à zéro émission, l’entreprise compte sur ses ingénieurs développeurs, ses chercheurs, ses électroniciens et électromécaniciens. Et mise sur la formation et l’essor de talents avec l’Académie Symbio Hydrogène, également ouverte aux fournisseurs et clients, et un incubateur de start-up propulsé avec Pulsalys.
Symbio n’en restera pas là. SymphonHy fait partie intégrante de HyMotive, un projet industriel et technologique qui représente un investissement global de 1 milliard d’euros sur 7 ans. Une seconde « gigafactorie » est espérée dès 2028. Elle permettra de doubler la production de systèmes en atteignant 100 000 unités par an. HyMotive devrait créer 1 000 emplois.
Symbio à Vénissieux, ce n’est pas encore fini
En janvier 2021, Symbio avait domicilié son siège social dans l’immeuble « Initial », situé entre Leroy Merlin et Ikea, au Grand Parilly. Il y louait une surface de 3 300 m² de bureaux. Le siège a été transféré à SymphonHy le 5 septembre dernier.
En revanche, l’entreprise conserve un pied à terre à Vénissieux. L’usine pilote, qu’elle avait investie en février 2020 à Usin Lyon Parilly, sur l’ancien site de Bosch, est toujours opérationnelle. « Nous resterons encore actifs à Vénissieux le temps que la production monte en puissance à Saint-Fons, nous indique le service communication. Cette phase va prendre quelques mois, jusqu’au deuxième semestre 2024, environ. »
À Usin Lyon Parilly, Symbio dispose d’une surface de 8 000 m². Plus d’une centaine de collaborateurs y travaillent et effectuent actuellement des allers-retours en navette entre les deux sites. La capacité de production théorique de cet outil s’élève à 2 000 systèmes par an.
SymphonHy en chiffres
26 000 m² de bâti (40 000 m² à terme).
Capacité de production : 16 000 systèmes par an (50 000 dès 2026).
1,6 MWc de production photovoltaïque (bâtiment neutre en carbone).
7 000 m² consacrés à l’innovation.
8 000 m² de salles blanches.
Plus de 50 ingénieurs et environ 20 PhD.