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Elliott Erwitt à La Sucrière : 95 ans de talent

20 places sont à gagner pour l’exposition d’Elliott Erwitt. Envoyez un email à elliotterwitt@expressions-venissieux.fr avec vos noms, prénoms et adresse postale avant le 1er décembre. Dix candidats seront tirés au sort et gagneront deux places chacun.

Si le nom d’Elliott Erwitt n’est pas forcément familier, on a déjà vu ses photographies ici ou là. En noir et blanc puis en couleurs, on y retrouve — en gros de 1949 à l’investiture d’Obama en 2009 — les grands moments de la vie politique et artistique de la planète mais aussi de nombreux clichés de la vie quotidienne, vue avec beaucoup d’humour et de sens de l’insolite. Que ce soit Marilyn Monroe sur le tournage des Désaxés, une confrontation Khroutchev-Nixon dans un salon à Moscou, Jackie Kennedy aux funérailles de son mari, Fidel Castro et le Che ou, plus simplement, une dame avec son chien sur les genoux, la tête de l’animal venant se placer devant celle de sa propriétaire, une Russe en pleine guerre froide, la tête couverte de bigoudis, des gens sur des plages ou un concours naturiste aux États-Unis, on est époustouflé par la force de ces images.

Jusqu’au 17 mars, La Sucrière, dans le quartier Confluence à Lyon, consacre une belle rétrospective — « La plus grande à ce jour », convient Isabelle Benoit, commissaire de cette exposition produite par Tempora en étroite collaboration avec Magnum Photos et La Sucrière — à cet immense photographe aujourd’hui âgé de 95 ans et qui débuta en 1949. Et dont l’œuvre est gigantesque : ses archives comprendraient plus de 600 000 négatifs !

« L’exposition, commente Isabelle Benoit, s’articule sur deux facettes de son œuvre : le noir et blanc, la plus connue, et la couleur. La première étant considérée comme son vrai travail, le plus personnel, la partie couleur représentant des commandes, plus commerciales. »

Mais, ainsi que le précise la commissaire, rien n’est simple chez Erwitt et il lui arrive, parti photographier une commande, de réaliser en parallèle un travail plus personnel.

Entré à l’agence Magnum en 1953, il en deviendra par la suite le président. « Edward Steichen et Robert Capa, les fondateurs de Magnum, avaient beaucoup travaillé sur les guerres. Erwitt, que l’on appelait le portraitiste de l’intime, avait sa place dans l’agence. Né à Paris de parents immigrés russes, il a vécu en Italie avant que sa famille, en 1939, ne gagne les États-Unis. New York deviendra sa ville de référence. »

En parcourant les allées, Isabelle Benoit s’arrête sur un cliché, en donne les circonstances, évoque une citation humoristique et dévoile, au fur et à mesure de la visite, la richesse d’une telle collection. « Celle-ci, annonce-t-elle en désignant une photo montrant un couple s’embrassant, vu dans un rétroviseur de voiture, a été prise lors d’un reportage sur l’amour, dans le contexte d’un travail de commande. » En voiture avec un couple d’amis, Erwitt photographie leur baiser, ce qui lui fera dire (la citation est affichée au mur) : « Je compte sur une intuition, un peu de chance et un peu de ruse. »

« Mes meilleures photos sont celles que je n’ai pas prises »

Elliott Erwitt manie beaucoup l’humour : accompagnant l’expo, ses phrases et ses autoportraits sont là pour le prouver. Telle celle-ci : « Mes meilleures photos sont celles que je n’ai pas prises », preuve que son talent était aussi à l’aise avec son Leica (pour son travail personnel) et son Rolleiflex (pour ses commandes) qu’avec les mots.

Isabelle Benoit décline les grands thèmes traités : les rapports hommes-femmes, les femmes, les chiens, les musées…

Elle explique encore que, dès les années soixante, Erwitt s’est beaucoup intéressé aux nudistes et aux plages, le corps sans artifice montrant davantage encore la vérité d’un être humain. « Les plages sont un petit théâtre de la vie où les rôles sont exacerbés. Il a une sorte de théorie dans la manière différente d’être à la plage, que l’on soit Brésilien, Américain ou Européen. »

Avec toujours cet humour placé en première ligne. Dans un concours, un homme nu parade devant un jury de vieilles dames. Erwitt cadre ses fesses et le rire de ses interlocutrices et Isabelle Benoit lâche, pince-sans-rire : « Ici, un candidat est en train d’influencer le jury. »

Erwitt aime aussi photographier les rues et ses cadrages sont toujours éloquents. Tel ce cliché pris dans le métro où des Afro-Américains attendent une rame, à côté d’une pub pour un cirage « Griffin Allwite ». « Il sait parler subtilement des problèmes politiques, comme ici la question des droits civiques. »

Les meilleurs amis des hommes

Grand amateur d’animaux et de chiens (il en possédait un baptisé Sammy), Elliott Erwitt a multiplié les photos du meilleur ami de l’homme et, argumente aussi Isabelle Benoit, « reflet de la vanité ». « Cette photo de 1974 qui cadre un petit chien, deux jambes bottées et deux pattes de chien danois est typique de sa manière. Il nous dit la grande humanité de notre animalité. »

On en arrive aux photos des politiques (Kennedy, Obama, Nixon, Khrouchtchev, Castro, de Gaulle…) et des stars : on reconnaît Marilyn, Bogart, Hitchcock, Schwarzenegger et Andy Warhol, dont il prit la dernière photo posée, en compagnie de Grace Jones.

Beaucoup sont en couleurs et celles-ci vont aussi éclairer ses voyages en Italie, au Japon, en Union soviétique…

Amis visiteurs, ces innombrables clichés ont-il déclenché un déclic chez vous ? À la fin du parcours, vous pourrez exercer vos talents en photographiant vos amis, votre famille, avec un appareil et des accessoires à votre disposition. Et, c’est entendu, les meilleures ne seront pas fatalement celles que vous n’aurez pas prises.

Exposition Elliott Erwitt : jusqu’au 17 mars 2024 à La Sucrière (49-50, quai Rambaud, Lyon 2e)
Entrée : 16,50 euros (standard) ; 14,50 euros (jeunes, de 12 à 25 ans ou étudiant.e.s) ; 11,50 euros (enfants de 6 à 11 ans) ; gratuit pour les moins de 6 ans. Mercredis découverte à tarif unique : 11,50 euro par personne.
L’exposition est incluse dans le Pass Culture.
expo-elliotterwitt.com

20 places sont à gagner avec « Expressions », Tempora et La Sucrière
Pour participer, rien de plus simple : il suffit d’envoyer un email à l’adresse elliotterwitt@expressions-venissieux.fr avec vos noms, prénoms et adresse postale avant le 1er décembre.
Dix candidats seront tirés au sort et gagneront deux places chacun. Ils recevront alors deux codes qu’il faudra entrer sur la réservation en ligne — car il est nécessaire, pour se rendre à l’exposition, de réserver une date et un horaire. Les entrées seront alors gratuites.
Bonne chance !

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