Le rendez-vous était très attendu par le personnel, le comité de défense et la CGT. Ce samedi matin 18 novembre, près de 300 personnes étaient réunies devant la mairie de Vénissieux pour demander la sauvegarde de l’hôpital des Portes du Sud et de l’EHPAD La Solidage.
« Nous sommes très satisfaits de cette mobilisation, se réjouit Delphine Mallet, déléguée syndicale. Tous les jours, nous sommes en négociations avec les repreneurs et nous continuerons jusqu’au dernier moment afin de les pousser à répondre le plus possible à nos revendications et nos appréhensions. »
Le cortège s’élance à 11 heures dans une ambiance conviviale pour se rendre devant l’hôpital et l’EHPAD afin de rappeler l’unité des deux établissements. « Ensemble, marchons pour que nos deux établissements de santé soient repris dans les meilleures conditions pour les usagers et les salariés, clame Gilles de Gea, secrétaire général de l’Union locale CGT. Marchons pour les Portes du Sud et La Solidage. »
Parmi les manifestants, le maire de Vénissieux et une partie de l’équipe municipale ont répondu présent. « Je me battrai jusqu’au bout pour préserver l’hôpital avec tous ses services actuels. La santé n’est pas négociable et ne doit pas être rentable dans notre pays », souligne Michèle Picard. Le député de la 14e circonscription du Rhône, Idir Boumertit, était également dans le cortège : « L’enjeu est de garantir l’offre de soins actuelle et de ne pas avoir de surprise avec un plan social dans les années à avenir. La population du secteur a besoin de ces établissements de santé »
« Notre hôpital est menacé »
Les habitants se sont déplacés en nombre pour montrer leur attachement à la clinique et à l’EHPAD qu’ils estiment essentiels sur le territoire. « Les médecins généralistes se font de plus en plus rare à Vénissieux et maintenant notre hôpital est menacé. On se demande comment on va faire pour se soigner. On ne veut pas d’un repreneur privé qui nous proposera des dépassements d’honoraires« , affirment Paula Alcaraz et Marie-Claude Devigne.
« Les syndicats nous rassurent, mais je reste quand même inquiète pour mon emploi, s’inquiète Dalida, agent de service à l’hôpital. On sait que certains repreneurs souhaitent passer quelques services en sous-traitance comme la restauration ou le nettoyage. Si c’est le cas, les choses vont changer pour nous : notre statut, nos avantages. On sait ce qu’on perd, mais on ne sait pas ce qu’on va trouver. »
Arrivés devant les Portes du Sud, les manifestants sont rejoints par quelques résidents de l’EHPAD. « J’ai toujours manifesté, c’est normal que je sois là » dit Isabelle 88 ans. Les larmes aux yeux, Mireille 80 ans, est fière de cette mobilisation : « C’est bien, il ne faut pas baisser les bras ».
Le Tour de France de la Santé, une mobilisation citoyenne qui regroupe une cinquantaine d’organisations et de collectifs pour l’accès aux soins pour tous, est également là pour apporter son soutien aux manifestants.
Pour rappel, en juin dernier, l’UMGEGL, l’Union mutualiste de gestion des établissements du Grand Lyon (UMGEGL), la structure privée qui réunit Les Portes du Sud et La Solidage, a été placée en redressement judiciaire. Depuis, l’avenir des deux établissements reste incertain.
Au total, six candidats se sont prononcés pour reprendre la clinique ou l’EHPAD. La prochaine échéance est prévue dans dix jours, le 28 novembre, date à laquelle le tribunal va choisir le futur repreneur.
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