Si elle est moins peuplée que par le passé, la rue de la Démocratie n’en reste pas moins habitée. Et à en croire le cri d’alarme d’une famille qui y a récemment élu domicile, les riverains passent des nuits agitées. Les nombreuses places de stationnement inoccupées font le bonheur des noctambules.
« Tous les soirs, dès la tombée de la nuit, on subit toutes sortes de nuisances, déplore la maman. Les squatteurs sont bruyants. On est obligés de faire dormir les enfants de l’autre côté de la maison tellement le bruit est insupportable. » Son époux renchérit : « Quand à 2 h 30 du matin, les baffles tapent fort et qu’on a 15 personnes à cinq mètres de notre fenêtre de chambre, on se demande ce qu’on doit faire. Ces places n’ont aucune utilité, à part pour ces squatteurs. Pourquoi ne pas envisager d’installer des barrières devant ces places ou de réfléchir à un accès réglementé ? »
Pour Michèle Picard, la privatisation d’une rue publique n’est pas envisageable. Le maire incite à contacter Police secours : « Appelez le 17. On travaille avec le préfet et le commissariat. Plus il y a d’appels, plus on peut cibler les problématiques. Cela m’aide à obtenir une aide supplémentaire ou une opération spécifique. Vénissieux a les effectifs pour intervenir tout le temps. Mais évidemment, la police ira vers le plus urgent, sur des viols ou des agressions. »
« On ne va pas abandonner les habitants parce qu’on démolit les tours »
De l’autre côté de l’avenue d’Oschatz, les tours Monmousseau, destinées à être détruites dans le cadre du projet d’aménagement Marché Monmousseau Balmes, suscitent quelques inquiétudes. Abdelkader Haddou, délégué du conseil de quartier, interpelle le bailleur social, Alliade Habitat : « Cela fait des années qu’on réclame de la lumière dans le quartier. Il y a du laisser-aller dans le nettoyage. L’extérieur est très sale. On ne peut même plus s’assoir sur les bancs. Vous nous avez abandonnés ? »
Brahim Bouya, responsable secteur chez Alliade, se dit conscient des difficultés que rencontrent les résidents des tours : « Comme vous le savez, les candélabres extérieurs sont souvent vandalisés. On a effectué plus de six réparations l’année dernière. Mais les réparations ne tiennent pas 24 heures. On réfléchit à installer des éclairages en hauteur, comme à Édouard-Herriot. On continue à assurer le nettoyage des trois tours. Le souci, c’est que les paliers se vident du fait du relogement. Des individus squattent les parties communes. Les dégradations progressent. Mais notre prestataire est réactif. Quand il y a des excréments, il intervient dans la journée. Les évacuations d’encombrants se font deux fois par semaine. On ne va pas abandonner les habitants parce qu’on démolit les tours. On assurera la gestion jusqu’au dernier locataire. »