Elle est satisfaite, Françoise Pouzache, de lancer la programmation jeune public du Théâtre de Vénissieux avec le spectacle Chut ! Une pomme ce 12 novembre. La directrice de La Machinerie, une structure qui comprend également l’équipement de musiques actuelles « Bizarre ! », insiste sur cette création de la compagnie La Clinquaille, déjà accueillie à deux reprises sur la scène vénissiane, qui « exploite et explore l’univers des surréalistes, mâtiné de magie et d’absurdité, avec la pomme chère à Magritte comme fil rouge ». Le peintre belge sera au centre des décors — avec d’autres aussi, tels Dali et Miro — et l’on reconnaîtra leurs tableaux s’afficher sur un écran. Ainsi, verra-t-on le verre qui est au centre des Valeurs personnelles de Magritte se remplir quand le comédien sur scène verse du liquide dans celui qu’il tient en main. Ou ce même comédien entrer dans une armoire et ressortir… à l’écran.
« Le 3 décembre, poursuit Françoise Pouzache, nous aurons Le Bleu des arbres. Ce spectacle de la compagnie lyonnaise Girouette avait déjà été programmé mais annulé, à cause du Covid. Trois musiciennes accompagnent de petits films d’animation et jouent aussi la comédie, s’éloignant des classiques ciné-concerts. » Elle précise que deux formes seront proposées en milieu scolaire suivant la tranche d’âge.
Feu !, le 2 février par l’A.O.I. Collectif de Saint-Étienne, met en scène une adolescente seule dans son logement. « C’est du vrai théâtre, avec des décors imposants, accessible dès le CM2 et le début du collège. La jeune fille est chez elle et l’usine voisine flambe. Tout le monde est confiné chez soi et elle communique via Internet et les réseaux sociaux. Deux histoires se superposent : la première est une préoccupation citoyenne avec le désastre biologique. L’autre oscille entre l’enfance et l’adolescence avec l’arrivée de Mary Poppins et Bob l’éponge. Tout cela crée l’équilibre de cette jeune fille livrée à elle-même avec le feu qui gronde dehors et qui, pour se rassurer, convoque les personnages qui ont jalonné son enfance. C’est plein d’espoir pour les ados, drôle aussi. »
Les 15 et 16 février, Wodod sera une création de la compagnie Tenseï, qui a déjà été accueillie au théâtre. Proposée par Rafael Smadja, un clown-danseur, l’histoire fera remonter quelques souvenirs puisqu’elle parle d’un petit Martien perdu sur la terre et qui veut repartir chez lui. « Les gestes de Rafael Smadja sont beaux et l’enfance n’est pas loin. La mise en scène est guidée par la danse et l’accumulation d’objets. »
De la rue aux Jeux olympiques sera la dernière étape vénissiane du Pockemon Crew qui achèvera là sa résidence au théâtre, les 28 et 29 mars. « Ils vont parler de la break dance qui, pour la première fois, est inscrite aux J.O., et retracer son histoire. Dire comment elle s’est construite de la rue à l’institution. Ce sera une rétrospective des 25-30 dernières années. »
Le 10 avril, on espère voir enfin La Méthode du Dr. Spongiak, déjà programmé deux fois et à chaque fois annulé, d’abord par le Covid puis par la maladie d’une comédienne. « Le spectacle, que j’ai vu en Avignon, est de toute beauté. On avait déjà vu cette Moquette Production, une compagnie belge, dans Mange tes ronces. Spongiak est encore plus fin, il a perdu de sa naïveté et a gagné en présence du récit. Ils seront deux acteurs sur scène avec un musicien, utilisant du papier découpé, un rétroprojecteur, pour raconter l’histoire d’une enfant un peu remuante qui fait des bêtises et pour qui on fait appel au docteur Spongiak. »
Au cœur du système scolaire
Si la programmation jeune public est un des points forts de la saison, on aurait tort d’oublier tout le travail accompli en direction des scolaires, avec trois personnes à temps plein qui s’en occupent et une trentaine de projets en milieu scolaire et autant hors-scolaires. « Ainsi, reprend Françoise Pouzache, pour Spongiak, la compagnie proposera des ateliers de découpage et de projections. Les J.O. représentent un gros projet avec le lycée Sembat-Seguin, les collèges Éluard et Michelet. À l’issue des ateliers, se déroulera une battle à « Bizarre ! » et les Pockemon animeront aussi d’autres rencontres tout public. D’autres interventions en milieu scolaire se tiendront autour des spectacles Feu !, Wodod et Le Bleu des arbres. Pour ce dernier, l’atelier parents-enfants du 3 décembre est déjà complet. »
Et, pour Chut ! Une pomme, là aussi parents et enfants sont concernés le 12 novembre, de 16h45 à 17h30 à l’issue de la représentation, avec un travail sur le fond vert. « La Fourmilière, qui réunit les restitutions de ce travail avec les scolaires, aura lieu mais les dates ne sont pas encore calées. Chaque année, le niveau est impressionnant et l’on sent que les élèves sont touchés par ce qu’ils font. Nous aurons également un stage de trois jours au lycée Hélène-Boucher, puis une restitution. Sur les 9 000 scolaires que compte la ville, nous en accueillons 4 000 sur nos spectacles et nous veillons à ce que, d’une année sur l’autre, ce ne soit pas les mêmes pour que tous puissent en profiter. Les profs nous suivent et cela fonctionne bien ! »
Chut ! Une pomme : au Théâtre de Vénissieux le 12 novembre à 15h30.
Séances scolaires : 13 et 14 novembre à 9h30 et 14h30.
Tarifs : de 5 à 8 euros.
Réservations : 04 72 90 86 68 – machinerie-venissieux.fr