« Hello, how are you ? » : alors que la cloche vient tout juste de sonner au collège Elsa-Triolet, les élèves sont interpellés par leur enseignante. Ils s’empressent de rejoindre leur classe. Ces jeunes, aujourd’hui en 5e, se sont inscrits à l’option internationale à leur arrivée dans l’établissement en 6e.
Ouverte à la rentrée 2022, cette section est presque une exception dans l’académie de Lyon. Seulement trois collèges en sont dotés, dont Elsa-triolet. De fait, elle n’est pas réservée aux enfants du quartier, tous les élèves de l’académie peuvent potentiellement y accéder. C’est d’ailleurs l’un des buts recherchés : ramener de la mixité dans ce collège des Minguettes.
Au total, les élèves ont 8h30 d’anglais par semaine, contre 3 heures dans les classes traditionnelles « C’est fantastique cette langue, lance Salma-Alaa, 12 ans, ça va nous servir pour toujours, pour la culture, les voyages, et même pour le travail. »
En plus des cours d’anglais, la moitié du programme d’histoire-géographie est enseignée en anglais. L’emploi du temps comporte également un temps dédié à la découverte de la culture américaine. Ce cours-là, c’est Cécile Écochard qui le donne : « Nous travaillons sur la langue et la culture dans leur globalité. Nous basons le programme sur les grandes dates américaines comme Thanksgiving ou Halloween. Concernant les périodes historiques, nous essayons de coller au programme d’histoire-géographie en parlant des conquêtes, des colonisations… »
À partir du moment où ils rentrent dans la classe, les élèves n’ont pas le droit de parler français, seul l’anglais est autorisé. Même si certains mots manquent à leur vocabulaire, ils ne se laissent pas déstabiliser et s’expriment dans un anglais pratiquement courant. « Leur niveau est incroyable et c’est lié à la pratique et l’exposition qu’ils ont avec la langue, souligne Cécile Écochard. Cette option leur permet de progresser très rapidement. »
La section américaine déborde même des murs du collège. Les élèves sont allés visiter le consulat des États-Unis, ils ont fait des sorties au Parc de la Tête d’or, ils ont participé à un festival country et far-west à la Tour-de-Salvagny. Ces petites sorties sont un timide avant-goût du grand voyage qu’ils pourraient faire tous ensemble aux États-Unis, un projet qui les fait rêver et qui revient fréquemment dans les conversations. « D’ici deux ans, confirme l’enseignante, en fonction de la situation économique et politique du pays et des financements que nous aurons, nous aimerions en effet organiser un voyage. C’est aussi l’un des buts de cette section. »
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