Adieu, vis, graisse et boulons ! Bonjour tablettes numériques, lunettes connectées et casques de réalité virtuelle ! La quatrième révolution industrielle a bel et bien eu lieu. L’usine 4.0 est hyper connectée. Il suffit de franchir les portes de la Ruche industrielle pour s’en apercevoir.
Le collectif d’entreprises, basé à Usin Lyon Parilly, réunit une quarantaine de prestigieux partenaires et plus de 500 visiteurs autour des XR Days, les 17 et 18 octobre. Pour les industriels, cette seconde édition du salon dédié à la réalité étendue est l’occasion rêvée de découvrir et tester les dernières innovations.
Dans un secteur sous tension, ces technologies immersives offrent des gains de temps, de productivité et de rentabilité grâce à une meilleure maîtrise des phases de contrôle, de test et de simulation.
La réalité étendue aide à prendre les bonnes décisions
« Autour de Lyon, certaines entreprises comme Seb, Haulotte ou Volvo – Renault Trucks y ont massivement recours, assure Bertrand Félix, directeur projets et partenariats et co-fondateur de la Ruche industrielle. Ces outils aident les opérateurs et les bureaux d’études à prendre les bonnes décisions. »
Les domaines d’application sont vastes. Parmi les 17 démonstrations présentées lors de ce salon, on retrouve de la simulation de la conduite de machine, de la visualisation des configurations de l’intérieur d’un jet privé, de l’assistance au montage de lignes de tuyauterie ou encore du diagnostic de faisceaux électriques.
Réalités virtuelle, augmentée ou mixte : quelles différences ?
Le casque de réalité virtuelle (VR), bien connu des passionnés de jeux vidéo depuis une petite dizaine d’années, est tout sauf un gadget. Plonger dans un environnement en trois dimensions peut permettre d’évaluer l’ergonomie d’une cabine de camion. « Grâce au casque, un ergonome va pouvoir tester une planche de bord qu’aura conçu un ingénieur, explique Tristan Saliou, VR consultant chez Volvo – Renault Trucks. Ici, la réalité virtuelle fait gagner du temps dans la phase de conception. »
La réalité augmentée (AR) consiste à incruster des objets virtuels, visibles à l’écran, sur un objet physique. Elle s’est fait connaître du grand public en 2016, avec le lancement de l’application Pokémon GO. L’AR ne sert pas seulement à chasser Dracaufeu et Pikachu en pleine rue. Elle guide également le technicien dans l’inspection d’un moteur Volvo D8. « Avec les instructions qu’on lit sur la tablette, n’importe qui est en mesure d’entretenir du matériel qui lui est inconnu, s’enthousiasme Laurent Germain, consultant chez l’éditeur de logiciels PTC. Nous faisons du contrôle qualité avec l’intelligence artificielle depuis un an. Cela évite les pannes et renforce la satisfaction du client. »
Comme son nom l’indique, la réalité mixte (MR) combine les deux technologies sus-citées. Ici, le casque prend en compte l’espace réel et calcule la position de l’utilisateur. Le matériel permet d’interagir physiquement avec les éléments en 3D. « 90 % de nos clients l’utilisent pour la formation, précise Mathéo Willefert, assistant technico-commercial chez Immersion. La réalité mixte est particulièrement indiquée lorsqu’on évolue dans un environnement dangereux, avec de l’électricité ou des lames. » Se prémunir des risques a un prix : pour un casque haut de gamme, comptez 10 000 euros.
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