À Vénissieux, entend-on souvent, la solidarité n’est pas un vain mot. Le conseil municipal de la ville l’a une nouvelle fois démontré, lundi 9 octobre, en votant en faveur du versement d’une subvention de 30 000 euros à la fédération du Rhône du Secours populaire. L’association pourra ensuite utiliser cette somme pour venir en aide aux victimes du séisme du 8 septembre au Maroc, et à celles des inondations en Libye des 10 et 11 septembre.
« C’est l’histoire de Vénissieux que de répondre présent, de donner un coup de main à des populations désemparées, sous le choc et dans le dénuement, a commenté le maire, Michèle Picard. Les malheurs et les drames n’ont pas de frontières et notre ville sait se montrer digne et généreuse, en France comme partout dans le monde, lorsque des hommes, des femmes, des enfants, ont tout perdu en quelques secondes. »
Les élus ont aussi décidé, à l’unanimité et dans le cadre des difficultés que rencontre le groupe hospitalier des Portes du sud, de solliciter la désignation de la commune en tant que créancier contrôleur auprès du mandataire judiciaire — les villes de Corbas et Feyzin vont effectuer la même démarche. Un statut qui permettrait notamment à la Ville d’être consultée pour les décisions importantes dans ce dossier et de disposer d’un accès privilégié à l’information.
Portes du sud : nouvelle étape dans le combat
« Aujourd’hui, nous franchissons une nouvelle étape dans ce combat, un combat pour la santé de tous, pour nos territoires et pour notre bassin de vie. (…) Personne ne souhaite une vente à la découpe de l’hôpital dans un futur proche. Ce que Corbas, Feyzin et Vénissieux réaffirment clairement, c’est la présence sur notre territoire d’un établissement hospitalier qui propose un service de maternité publique, de médecine publique, de chirurgie et d’urgences, ainsi que le maintien de l’EHPAD La Solidage. »
Un avis partagé par les représentants des groupes d’opposition présents. Maurice Iacovella (groupe « Vénissieux Pluriel ») a ainsi demandé au maire « de faire passer en priorité la défense de l’accès aux soins sur notre territoire ». « Toutes les offres de reprise ne sont pas équivalentes, et il faut privilégier celles qui maintiennent voire augmentent l’offre de médecins spécialisés », a ajouté l’élu. « La ville de Vénissieux doit sérieusement soutenir un futur acquéreur et explorer toutes les options possibles pour sauvegarder notre système de santé local », a abondé Lionel Pillet, au nom du tout nouveau groupe « Avenir pour Vénissieux » (lire ci-contre).
ZFE : ne pas oublier la dimension sociale
Les élus vénissians ont ensuite émis un nouvel avis réservé sur le projet d’amplification de la ZFE, décidé par la Métropole de Lyon au début de l’été. Rappelons que le périmètre central de la zone à faibles émissions comprend la totalité des villes de Lyon (axes M6/M7 et boulevard Laurent-Bonnevay compris), ainsi que les zones intra-périphériques des villes de Vénissieux, Caluire, Villeurbanne et Bron. Avec, côté calendrier, l’interdiction progressive des véhicules Crit’Air 4 en 2024, Crit’Air 3 en 2025, et Crit’Air 2 en 2028.
« La Ville réitère ses demandes d’accompagnement renforcé, a expliqué Pierre-Alain Millet, adjoint au maire en charge du Développement durable. Avec, tout d’abord, une étude sur le marché de l’occasion, afin de disposer d’informations sur la capacité du marché à répondre aux besoins de changement de véhicules des Vénissians (…). Avec, ensuite, l’implantation d’une antenne de l’Agence des mobilités à Vénissieux. Et enfin la mobilisation des employeurs pour l’accompagnement des salariés, y compris non-résidents sur la Métropole. »
« Nous continuons d’émettre un avis réservé non pas sur le principe et l’objectif de la ZFE et de lutte contre la pollution, mais sur le cheminement qui doit nous y mener, a indiqué Michèle Picard. Il faut renforcer l’accompagnement des familles les plus modestes, s’interroger sur les conséquences relatives au marché de l’occasion et mobiliser les employeurs pour qu’ils soutiennent et viennent en aide aux salariés en difficulté. (…) Il n’y aura pas de développement durable pérenne et partagé par tous sans la prise en compte de la dimension sociale. »
« La loi ZFE est un véritable bras d’honneur des plus riches, ceux qui polluent le plus, ceux pour qui la voiture est un loisir, au détriment des plus pauvres, pour qui la voiture est un besoin, a estimé Aurélien Scandolara, au nom du groupe « Communiste et Républicain » (majorité). Il faut annuler cette loi et lancer un plan massif d’investissement national dans les transports en commun et le rail. »
Et aussi…
– Une page se tourne dans l’opposition. Après la démission cet été de Christophe Girard, remplacé par Aurélien Arnould, le groupe d’opposition de droite « La République Partout pour Tous » est devenu « Un avenir pour Vénissieux ». Il est présidé par Marie-Danielle Bruyère.
– Le conseil municipal a décidé à l’unanimité d’octroyer à Michèle Picard la protection fonctionnelle, lui permettant de bénéficier d’une prise en charge de ses frais de justice dans le cadre d’une affaire de menaces de mort reçues de la part d’un individu. Celui-ci comparaîtra en novembre devant le tribunal correctionnel de Lyon.
– Une nouvelle série d’attributions de subventions aux associations touchées par la crise énergétique et l’inflation a été votée. Celles-ci concernent l’AS des boulistes de Vénissieux (450 euros), la FNACA (750 euros), La Perche (2 200 euros), l’OMR (8 900 euros), le Vénissieux Handball (3 500 euros), et Vénissieux Solidarité Culturelle (2 450 euros).
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