Derrière les impressionnantes portes du hangar, autobus et autocars sont soumis à rude épreuve. La chambre climatique est en mesure de plonger un engin de 18 mètres de long dans un froid polaire (- 55 °C), comme de le soumettre à des températures désertiques (+ 55 °C). Connectées aux essieux, des machines de charge électrique d’une puissance de 550 cv simulent une vitesse de 120 km/h. Une fois validés, les véhicules seront armés pour affronter tous types de climats et de topographies : dans le bassin méditerranéen, dans le nord de l’Europe ou en Amérique latine.
Ce hangar flambant neuf est l’une des composantes de E-Bench, un banc d’essai nouvelle génération. La structure, opérationnelle depuis juillet dernier, offre à Iveco Bus la possibilité de tester non seulement un véhicule complet dans des conditions de conduite réelles, mais aussi tous ses composants individuels.
Une nouvelle technologie, appelée « Skate » (patin en anglais), permet ainsi de travailler en amont sur la maquette fonctionnelle d’un véhicule. « Désormais, nous sommes capables de tester le fonctionnement d’un bus ou d’un car sans avoir à construire un véhicule complet, résume Serdar Güngor, vice-président R&D. Grâce à cet outil, nous pouvons être plus rapides et plus fiables. » Stéphane Espinasse, président d’Iveco France, évalue le gain de temps à 12 mois.
6,2 millions d’euros d’investissement
Iveco a investi 6,2 millions d’euros pour s’offrir son banc du futur. L’État, via l’Agence de la transition écologique (Ademe), a cofinancé la phase de développement dans le cadre du plan France 2030.
Equipé pour tester toutes les dernières technologies, E-Bench est compatible avec n’importe quel type d’énergie de propulsion. « Notre stratégie, au travers de nos deux marques Iveco Bus et Heuliez, reste multi-énergie, rappelle Solène Grange, directrice générale d’Iveco France. Nous développons des offres diesel, biodiesel, hybride, GNV, bioGNV (biogaz carburant, ndlr) et électrique. »
Le groupe italien mise également sur l’hydrogène, un carburant encore loin d’être démocratisé. Le site dispose d’une cellule de 25 m2 parfaitement sécurisée dédiée à son développement. « L’hydrogène permet d’embarquer une énergie plus importante, précise Jean-Marc Boucheret, responsable de la mobilité durable. Il répond à des missions plus longues. Aujourd’hui, c’est le diesel qui offre la plus grande autonomie grâce à la densité du gasoil. Avec le GNV (gaz naturel pour véhicules), on parvient à obtenir des autonomies proches, entre 400 et 600 km. Sur l’électrique, le défi est plus important. La climatisation et le chauffage sont prélevés sur la batterie, au détriment de la traction. On atteint 250 km d’autonomie. »
Vénissieux abrite le siège mondial d’Iveco Bus depuis 2003
Iveco Bus (ex-Irisbus) appartient au groupe italien Iveco, fondé en 1975. Cette filiale compte près de 6 000 collaborateurs partout dans le monde. En Europe, l’entreprise est la deuxième plus importante du secteur, derrière l’Allemand Daimler. Le site de Vénissieux, situé entre le technicentre SNCF et Renault Trucks, emploie environ 450 personnes. Cette implantation n’est autre que le siège mondial d’Iveco Bus, depuis 2003. Ce centre décisionnel des activités autobus et autocars abrite le centre de Recherche et Développement. Il est dédié aux marques Iveco Bus et Heuliez.
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