C’est une des surprises parmi les six repreneurs. Présenté sous le nom Sas Vefesud, un collectif de 27 médecins de la clinique des Portes du Sud s’est formé pour devenir le potentiel repreneur de l’établissement de santé. Leur objectif : maintenir les services existants. Rencontre avec les docteurs Sarah Taieb et Éric Leprince, tout deux gastro-entérologue et membres du collectif.
Comment vous êtes-vous lancés ?
On nous parlait des difficultés de la clinique depuis longtemps, mais nous ne pensions pas que c’était à ce point. L’annonce du placement en redressement judiciaire a été un choc. On a ensuite entendu parler d’une pré-offre de Resamut, qui est une antenne de l’UMGEGL, et qui comportait un périmètre de reprise assez étroit. Il ne tenait pas compte de la maternité ni de la chirurgie. Le tribunal a refusé cette offre, a ouvert aux autres repreneurs et on ne pouvait pas rester sans rien faire.
Pour nous il est indispensable de maintenir une offre de soin complète pour la population, qui est fragile et qui a des difficultés à se déplacer. Pendant tout l’été, nous avons contacté des groupes intéressés par le projet, mais il n’y avait pas de repreneur idéal à ce moment-là. On a donc créé le collectif et la société pour garder une certaine forme d’indépendance, afin d’avoir la possibilité de choisir la meilleure offre pour l’hôpital et de garder toutes les portes ouvertes. Nous sommes donc partis à la recherche d’avocats, de cabinet d’audit financier, on a rencontré les maires, envoyé des mails un peu partout, à la Région, la Métropole, au Conseil de l’ordre pour voir quels pouvaient être nos appuis. À chaque réunion, on apprenait des choses sur la procédure ou les enjeux.
Quel est votre objectif pour la clinique ?
Nous croyons que l’établissement peut être viable avec toutes ses composantes. Notre but n’est pas de racheter toute la clinique. Avec cette offre, nous pouvons nous adosser à une autre offre partielle et en faire une plus globale pour l’établissement. On souhaite créer un projet commun entre les repreneurs et le corps médical, que ce soit fédérateur. L’idée est d’exister pour avoir notre mot à dire et pour nous, être là au 2e tour, c’est déjà une victoire.
Quel message souhaitez-vous adresser aux Vénissians ?
Nous avons une force, c’est que le personnel est très attaché à l’établissement et aux patients, ils sont investis et il y a une grosse solidarité. La clinique ne va pas fermer. Aujourd’hui, tous les soins sont maintenus, on travaille normalement, on prend en charge les patients, nous poursuivons l’activité dans de bonnes conditions. Les patients ont besoin de nous, mais on a aussi besoin d’eux pour que l’hôpital survive.