« On trouve de tout, dans ces buissons, s’étonne Jawad : des canettes, des mégots, des emballages, des papiers… Il y en a de partout. » Bien décidés à récolter un maximum de détritus, cet élève de l’école Joliot-Curie et ses camarades de CM1 et CM2 explorent le moindre recoin de l’esplanade qu’encadrent les imposants bâtiments d’Ikea et Leroy Merlin.
Au Grand Parilly, les deux enseignes spécialisées dans l’habitat et l’école du quartier mènent ce jour une grande opération de propreté urbaine en lien avec Veolia. Cette action civique est organisée dans le cadre de la Journée mondiale du nettoyage de la planète, connue sous le nom de World Cleanup Day, en anglais.
Des salariés des deux magasins revêtent eux aussi le gilet jaune de circonstance pour piqueter les déchets et remplir de profonds sacs transparents qu’ils déverseront dans une grande benne de 20 m3. « On est censé finir le nettoyage du quartier en fin de matinée avant de s’attaquer au parc de Parilly cet après-midi mais on n’a pas mesuré l’ampleur de la tâche, confie Abdelkader, membre du groupe RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) de Leroy Merlin. On a beaucoup à faire ! »
Des sacs remplis de mégots
Rue Joseph-Pernet-Ducher, à l’arrière des bâtiments flambant neufs, Dior compacte des bouteilles d’eau en plastique avant de les placer dans un chariot. « On a même trouvé de la nourriture, s’exclame cette maman d’élève. Regardez, on vient de trouver une cagette de tomates cerises ! Ça choque ma fille de voir tout ça. »
La zone d’intervention ne se limite pas aux abords des commerces. Les six équipes quadrillent le terrain du boulevard Marcel-Sembat aux abords du périph’ et du boulevard Irène-Joliot-Curie au parc relais TCL Parilly. « On trouve énormément de déchets près du tramway, mais aussi vers la friche située à l’opposé, notent Ouahiba Benderradji et Géraldine Millon-Broquet, respectivement coordinatrice environnement chez Ikea et leader de projets à impacts positifs chez Leroy Merlin. C’est très sale autour des bancs publics. Pourtant, il y a des poubelles partout. Et certains jettent leurs mégots au pied des cendriers colonnes. »
Comme le rappelle une affiche placardée sur la benne à ordures, un seul mégot de cigarette pollue jusqu’à 500 litres d’eau. La mission peut s’apparenter au tonneau des Danaïdes. Seulement quelques minutes après le passage des gilets fluorescents, pourtant bien visibles, de nouveaux mégots fleurissent ci et là. « Cette opération est très intéressante, estime un passant venu faire quelques emplettes. Mais il serait plus juste de mobiliser ceux qui polluent. »
Le tri, l’autre défi
Collectés dans de grands sacs, dans des chariots ou dans le caisson d’un triporteur, les déchets ramassés tout au long de la journée font l’objet d’un premier tri avant d’être mis à la benne.
« Les grands sacs transparents nous aident à bien visualiser le contenu, explique Aurélie Launaz (Veolia). À partir de là, on peut mettre de côté les canettes et les bouteilles en plastique. Mais le tri est compliqué. Même si on explique aux enfants qu’il faut trier le papier, ils peuvent mélanger les serviettes en papier avec du carton, par exemple. »
Le verre et les mégots, immédiatement identifiables, sont collectés à part et destinés à leur filière de recyclage. Le reste sera incinéré. L’ensemble de la collecte prend la direction du centre de tri et de traitement de Meyzieu qui prend en charge le recyclage et la valorisation des déchets.
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