Près de 52 % de hausse à Paris, 33 % à Grenoble, 16 % à Lyon… Avec l’arrivée, fin août, des premiers avis de règlement de taxe foncière, de nombreux propriétaires ont de quoi faire la grimace. Une augmentation qui touche toutes les communes françaises, à des degrés divers toutefois.
Ainsi à Vénissieux, c’est la hausse plancher de 7,1 % qui s’applique. Elle correspond à la revalorisation des bases locatives, fixées par le gouvernement en fonction de l’indice des prix à la consommation de l’Insee. La commune s’étant engagée, depuis 2016, à ne pas augmenter ses propres taux de fiscalité locale, la hausse est donc contenue à son minimum pour les contribuables vénissians.
Suppression de la taxe d’habitation
Comme Vénissieux, la grande majorité des villes de 40 000 à 100 000 habitants (quatre sur cinq) a décidé de ne pas toucher en 2023 au taux de taxe foncière. Mais cette modération fiscale pourra-t-elle perdurer ? La suppression progressive de la taxe d’habitation voulue par Emmanuel Macron pour quelque 16,5 milliards d’euros a en effet sérieusement entamé l’autonomie financière des communes, qui ne peuvent plus jouer que sur la taxe foncière pour augmenter leurs ressources.
Cette dernière représente aujourd’hui à Vénissieux 30,8 millions d’euros, soit 80 % du produit des contributions directes, lesquelles pèsent pour plus des deux tiers dans les recettes globales de fonctionnement.
Le taux communal n’augmentera pas à Vénissieux
L’inflation persistante, les transferts de charges croissants de l’État vers les collectivités, la non-compensation de décisions qui grèvent les finances locales (comme l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires), ne vont-ils pas contraindre les communes à actionner davantage le levier fiscal à l’avenir ? Selon l’association France Urbaine, « environ 20 % des communes devraient se pencher sur le sujet l’an prochain « .
Ce ne sera pas le cas de Vénissieux. Michèle Picard l’a assuré, le 8 septembre dernier, lors de sa rentrée politique au club de la presse de Lyon : « Nous ne relèverons pas le taux communal de la taxe foncière l’an prochain, nous tenons nos engagements ».
Les habitants des tours gérées par GLH n'ont toujours pas de chauffage. Ils étaient une soixantaine à manifester leur mécontentement ce mercredi matin.