L’inflation, sujet majeur dans l’actualité de ces derniers mois, n’épargne pas, sans surprise, les fournitures scolaires. Selon une étude réalisée par NielsenIQ pour FranceInfo, celles-ci ont connu une hausse de 6% par rapport à la rentrée précédente. Un panier de courses « type », avec des copies doubles, des stylos, une règle ou encore des classeurs de différents formats, passe ainsi de 127,33 à 134,92 euros.
Cette hausse est « plus forte que les années précédentes », même si elle reste « moins importante que ce qu’on peut connaître sur l’alimentaire ». Elle est liée aux augmentations des prix du papier et du pétrole, sans oublier l’explosion des prix de l’électricité et du gaz. Et pour cause : le papier reste un produit dont la transformation, dans la chaîne industrielle, est assez énergivore. Les fabricants répercutent donc la hausse de leurs propres coûts sur les prix affichés en magasin.
Une autre étude, menée par la Confédération syndicale des familles (CSF) auprès de 109 familles, évoque une hausse de 11,3% pour les élèves de l’école élémentaire, du collège et du lycée. Avec, dans le détail, un coût moyen d’une liste complète de fournitures pour un élève en école primaire de 233 euros contre 190 euros en 2022 (+23%), de 371 euros pour un collégien (+3,5%) et de 427 euros pour un lycéen (+3,1%).
On rappellera, à cet égard, qu’à la rentrée 2022, le ministre de la Ville Olivier Klein réclamait la gratuité des fournitures scolaires dès la rentrée 2023 pour les élèves des zones éducatives prioritaires. Il a depuis quitté le gouvernement. Et la mesure a été enterrée par le gouvernement Borne.
Les jeunes parents particulièrement touchés
Près des deux tiers (65%) des parents indiquent, dans une étude CSA pour Cofidis, qu’ils vont « se restreindre pour les dépenses liées à la rentrée scolaire de leurs enfants cette année ». Une tendance encore plus forte chez les parents âgés de 25 à 34 ans, puisque 79% d’entre eux ont prévu de limiter le budget consacré à la reprise de l’école et des activités extra-scolaires.
La première variable d’ajustement sera celle de l’habillement pour 59% des sondés — une tendance en hausse de deux points par rapport à 2022. Viennent ensuite les articles de sport (40% des sondés), les inscriptions aux activités extra-scolaires (37%) et les fournitures scolaires (37%). Notons aussi que 13% des parents ont prévu de réduire les dépenses en renonçant, au moins en partie, à l’inscription à la cantine.
« En septembre 2023, la rentrée scolaire sera sous le signe du recyclage et de la réutilisation (notamment en ce qui concerne les fournitures, vêtements, équipements etc.), commente l’institut CSA. Il s’agit de la stratégie première mise en place par les parents (49%) pour alléger leur budget. 46% des parents envisagent par ailleurs de privilégier l’achat de nouveaux matériels au détriment de l’inscription aux activités extra-scolaires. Enfin, 34% se tourneront vers les produits de seconde main, ou choisiront d’épargner davantage chaque mois (21%), avant de faire appel à un crédit à la consommation (13%). »
Pour compenser, en partie seulement, l’inflation, l’allocation de rentrée scolaire a vu son montant revalorisé de 5,6% cette année. Cette aide, destinée aux parents aux revenus modestes pour les aider à payer les cartables et autres fournitures, est comprise entre 398 euros et 434 euros en fonction de l’âge de l’enfant. Ce qui sera loin d’être suffisant : selon la CSF (Confédération syndicale des familles), durant l’année, les parents devront verser entre 900 et 1 700 euros pour la scolarité d’un enfant.