Hydrogène : le site Bosch est plus que jamais en danger
Le groupe allemand a remis son projet hydrogène « FresH2 » au frigo. Par conséquent, l’utilité d’une vingtaine de salariés vénissians est remise en cause.
L’établissement Bosch de Vénissieux est à nouveau dans la tourmente.
L’avenir de Bosch Vénissieux est, une fois encore, plus qu’incertain. Le 21 juin dernier, la direction du groupe convoquait les syndicats, en Allemagne, pour leur annoncer la suspension de FresH2. Le projet, lancé deux ans plus tôt, a fait pschitt. Il consistait à mettre sur le marché des piles à combustible à hydrogène pour les camions frigorifiques.
Ce revirement de situation a des conséquences désastreuses pour l’usine de Rodez (Aveyron), où 250 des 500 salariés étaient mobilisés autour de la production. À Vénissieux, dans le centre de recherches domicilié à Usin Lyon Parilly, les répercussions sont également colossales, même si l’échelle est différente. Là aussi, la moitié des emplois est menacée. Une vingtaine de salariés vénissians était impliquée dans FresH2. « Le groupe n’a pas suffisamment de visibilité sur le développement du marché », a justifié une porte-parole de Bosch à l’AFP.
« C’est vraiment la douche froide »
Pour le bureau d’études sis boulevard Marcel-Sembat, c’est un nouveau coup dur. Passé d’un millier de salariés à une quarantaine, ce site historique de Robert Bosch France s’est réduit comme une peau de chagrin en à peine 15 ans.
« C’est vraiment la douche froide, commente Choukri Errachidi, secrétaire du Comité social et économique (CFDT). On voyait que le projet ne démarrait pas mais on ne pouvait pas croire à son arrêt brutal. Les travaux ont été effectués. On n’attendait plus que le banc d’essai. Malheureusement, la direction nous annonce que le client ne s’engage ni sur les volumes ni sur les montants. »
À Rodez, le personnel peut se consoler en se disant qu’il dispose d’une visibilité à six ans : un accord lui assure une activité jusqu’au 31 décembre 2028. Ce n’est malheureusement pas le cas de la plateforme de Vénissieux, qui n’est pas concernée par cet engagement.
« Il faut que Bosch nous trouve du travail, maintient Choukri Errachidi. La direction s’est engagée à nous en donner avant la fin de l’année. On croit en cette perspective. On a des ingénieurs et des techniciens compétents. On a toujours été loyaux. On veut être un pôle attractif au sein d’Usin Lyon Parilly. Notre souhait, c’est d’acquérir de l’expérience dans l’hydrogène et devenir un acteur incontournable de la filière.»
Forte de 350 collaborateurs issus de 18 entreprises adhérentes, la Ruche industrielle agit depuis cinq ans pour transformer l’industrie dans l’agglomération.