Sports

Tant d’amis sur les tatamis pour les 60 ans du judo de Parilly

L’ALVP a célébré ses 60 printemps, le 1er juillet. Une fête qui a placé haut les valeurs collectives, à l’image du club.

Avant de se diriger vers le buffet, les parents ont défié leurs enfants judokas

Un peu plus de 200 participants et invités ont pris part à un grand rendez-vous, samedi 1er juillet : les noces de diamant de l’ALVP. Au programme : gala de judo puis démonstrations et animations, avant de conclure par un buffet dînatoire. Un évènement fêté en famille – expression reprise par bon nombre d’invités – au gymnase Jacques-Anquetil. Le judo vénissian est sexagénaire, les plus anciens membres actifs du club de judo de Parilly font désormais partie des meubles, des bénévoles qui n’ont pas pris une ride à l’image de Guillaume Normandin, le trésorier. Preuve que cet art martial conserve.

Avant de devenir l’amicale laïque de Vénissieux Parilly, section désormais autonome de l’ALVP omnisports (comprenant essentiellement le basket), le club installé à Guimier et Anquetil s’est d’abord fait appeler SEAL, comme Section d’encouragement de l’amicale laïque, puis l’Amicale laïque tout court, et enfin l’AL de Vénissieux Parilly. Une histoire commencée en décembre 1962 grâce à la volonté d’un homme, Laurent Ferra. Impossible de ne pas revenir sur cet enseignant hors pair réputé pour sa rigueur et sa discipline de fer, un savoir-faire qui a permis à bon nombre de judokas de prendre de la hauteur et des couleurs pour atteindre la ceinture noire tant convoitée. « Je ne sais pas si je peux dire qu’il était en judo mon père spirituel, confie François Marie-Claire, responsable sportif du club, mais il m’a tout appris. J’étais presque l’ombre de son ombre, l’accompagnant aux entraînements, aux compétitions, aux stages… C’était un judoka très paternel en fait. »

Un état d’esprit avant tout collectif

Jérôme Calamusa, l’actuel président, qui a succédé en 2009 à Jacques Gaillard, met en avant l’esprit du club : « L’ALVP a toujours veillé à préserver les valeurs associatives et la convivialité qui ont fait et font encore sa force, quitte à accentuer nos efforts sur le loisir. Bien évidemment sans occulter l’esprit compétitif nécessaire pour prendre du grade, progresser, former et attirer des licenciés. »
« L’ALVP, un club de judo avant tout attaché à des valeurs collectives, a confirmé lors de son discours Michèle Picard, maire de la ville. À savoir le respect, le contrôle de soi, l’honneur… La crise sanitaire n’a pas envoyé votre association au tapis. Elle a su rebondir, à l’image de vos judokates qui se sont illustrées lors de championnats de France nationaux. » La récente ceinture noire obtenue par Karima Selami en est une nouvelle illustration.
Avant de se diriger vers le buffet, parents et amis se sont appropriés les tatamis pour défier leurs enfants en toute décontraction. Sans kimono, mais en chaussettes ou pieds nus. De quoi donner à cet anniversaire, à n’en point douter, des allures de fête familiale.

François Marie-Claire, le Teddy Riner de l’ALVP

 

Questions à François Marie-Claire, responsable sportif de l’ALVP

« La convivialité fait partie de l’ADN du club »

Quand on vous voit sur un tatami comme compétiteur ou enseignant, le judo semble vous coller à la peau…
Au départ, ce n’était pourtant pas ma discipline de prédilection. J’ai goûté un peu au foot, à quelques autres sport, j’ai un frère bien impliqué dans l’athlé, à l’AFA Feyzin/Vénissieux. Mais l’avantage du judo, que j’ai découvert avant mes 10 ans, c’est que c’était à côté de la maison.

Quelles sont les personnalités qui vous ont marqué dans l’histoire du club ?
Outre Maître Laurent Ferra, décédé en 2004, dont la rencontre a pour moi été déterminante, je citerai également Vincent Perrinot, un ancien dirigeant revenu au club car personne ne voulait assurer la présidence. Il y a eu également Ghislaine Milan, très dévouée pour les tâches administratives, passée représentante du comité UFOLEP de judo. Et des compétiteurs qui ont marqué de leur empreinte leur passage au club.

On vous perçoit comme un enseignant très apprécié de vos élèves. Quid de votre passé de compétiteur ?
J’ai été un bon judoka de niveau régional, même si j’ai pris part à quelques rendez-vous nationaux.

L’histoire de l’ALVP a également été marquée par un événement tragique à la fin des années 90…
En effet, la mort de Jean-Marc Gueneley, le 30 novembre 1997, un de nos bons judokas, qui était lycéen à Saint-Priest. Il avait refusé de donner sa chaîne en or à des délinquants, à la station de métro de Parilly. Il a reçu un coup de pied au visage qui lui a été fatal. Cela a été un véritable traumatisme pour tous les adhérents.

Comment l’ALVP vit l’après crise sanitaire ?
Dans la continuité de ce qui a été programmé, à savoir une politique sportive axée sur la convivialité, une convivialité qui fait partie de l’ADN du club depuis bien longtemps. De là à penser qu’on met de côté la compétition, il n’y a qu’un pas que je ne franchis pas. Le loisir est une réalité, mais par contre, ces dernières années, cela ne nous a pas empêchés d’obtenir des performances en compétition.

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