« C’est un véritable scandale », « on est abasourdis », « on a peur ». Les réactions sont nombreuses chez les salariés des Portes du Sud ce jeudi matin, devant l’hôpital. Le comité de défense de la CGT des Portes du Sud a organisé une conférence de presse suite à l’annonce d’une demande de redressement judiciaire par l’Union mutualiste de gestion des établissements du Grand Lyon (UMGEGL), une structure privée qui réunit l’hôpital Les Portes du Sud et la maison de retraite médicalisée La Solidage (530 employés au total).
« Réformes après réformes n’ont fait qu’enfoncer cette clinique dans un gouffre financier », affirme Delphine Mallet, déléguée syndicale aux Portes du Sud. Depuis 2015 en effet, l’hôpital fait face à de nombreux problèmes financiers. En 2019, il se retrouve même en cessation de paiement. Il parvient à franchir cet écueil grâce au prêt accordé par un autre opérateur de santé. Vient ensuite la période Covid ,marquée par un fort niveau d’aides publiques qui « fait du bien ».
Mais depuis, l’UMGEGL ne parvient pas à maintenir la tête hors de l’eau. « Les prix ne font qu’augmenter, le coût des énergies est passé de 540 000 euros à 5 millions, l’hôpital ne peut plus supporter les charges et l’Agence régionale de santé (ARS) ne le subventionne pas de la même manière que le service public, détaille Delphine Mallet. La direction de l’hôpital a essayé de sauver l’établissement, mais le gouffre est tellement énorme qu’elle n’a rien pu faire.» Au total, la structure accumule 19 millions d’euros de déficit, dont 6 millions depuis janvier 2023.
« j’aimerais bien savoir ce que je vais devenir »
Dans le communiqué de presse où elle annonce sa demande de placement en redressement judiciaire, l’UMGEGL indique « une potentielle solution de reprise de l’activité« . Ce qui ne rassure pas vraiment les 530 employés. Alexia Goncalves, secrétaire médicale en pneumonie, était au courant des difficultés financières de la clinique, mais elle n’imaginait pas une telle issue : « On a peur pour la suite, on se pose beaucoup de questions sur notre avenir, ça fait dix ans que je suis là, j’aimerais bien savoir ce que je vais devenir. Mais j’ai surtout peur pour la population et les patients, on ne sait pas ce qu’il va se passer pour eux. »
« Nous nous battrons et Les Portes du Sud et La Solidage vivront, assure Delphine Mallet. Nous tenons à nos patients. C’est un hôpital de proximité, avec un public ouvrier et précaire, nous ne sommes pas là pour rien. » La représentante syndicale a rappelé que les salaires seront versés et que la prise en charge des résidents de l’Ehpad La Solidage, les consultations, les hospitalisations, la chirurgie, le service maternité sont maintenus avec la même qualité de soins. Les salariés réclament une rencontre avec l’Agence régionale de santé. Une pétition a par ailleurs été lancée pour demander la sauvegarde de l’hôpital.
Habitant
30 juin 2023 à 4 h 50 min
« Les Portes du Sud » est la seule clinique mutualiste de proximité, ce redressement judiciaire met en péril les consultations et les hospitalisations pour toute une population de la ville et de la circonscription. cette mesure est purement comptable, le Député et le Maire défendent cette structure indispensable. Les habitants devront se mobiliser face à cette injustice qui menace l’accès au soins et le personnel.