« Je l’ai appris hier, comme les autres maires des communes concernées », dénonce le maire de Vénissieux, Michèle Picard. C’est donc par la presse que l’édile de Vénissieux a découvert la demande de placement en redressement judiciaire de l’Union mutualiste de gestion des établissements du Grand Lyon (UMGEGL), une structure privée qui réunit l’hôpital Les Portes du Sud et la maison de retraite médicalisée La Solidage.
« Je regrette qu’on apprenne cela de cette façon, en étant placés devant le fait accompli. Je suis ébahie et en colère, nous n’avons eu aucune information sur le sujet de la part de l’UMGEGL. J’ai pourtant été présente à chaque fois qu’ils ont demandé à me voir. En 2016, 2017, 2018, ils m’ont interpellé quand l’hôpital était en difficulté afin que l’on échange sur le sujet. Mais depuis, c’est le silence radio. »
La Ville était pourtant soucieuse depuis l’annonce, en mars dernier, de la fermeture pour six mois des urgences des Portes du Sud la nuit. Le 16 juin, elle organisait une réunion, avec le comité de défense de la CGT des Portes du Sud et les maires de Corbas, Feyzin, Saint-Fons, pour demander la réouverture nocturne des urgences. « À ce moment-là, ils devaient forcément être au courant de la situation, observe Michèle Picard. Nous-mêmes nous avions des doutes sur la gravité de la situation car on sait tous ce que signifie une fermeture des urgences sur le reste de l’hôpital, on a pu le voir dans d’autres villes en France. Aujourd’hui on nous parle d’un repreneur, mais on ne sait rien de plus. Sous quelles conditions ? Quel est son projet pour l’hôpital ? Nous demandons à l’Agence régionale de santé (ARS) de surveiller de près cette situation et nous souhaitons être reçus pour avoir plus d’explications, que l’on puisse avoir notre mot à dire sur le contenu de la reprise. Je suis inquiète pour la population, mais je suis aussi combative pour garder l’hôpital et ses services à Vénissieux, je reste vigilante. Je souhaite que le futur projet corresponde aux besoins de la population. »
« Cette annonce nous a choqués »
Idir Boumertit, député de la 14e circonscription du Rhône, était présent ce jeudi matin à la conférence de presse du comité de défense de la CGT Portes du Sud. Il a souhaité apporter son soutien aux salariés de La Solidage et de la clinique. « On peut imaginer les difficultés que rencontre l’hôpital, mais ce que nous avons appris nous a tous abasourdis, cette annonce nous a choqués. Nous allons nous mobiliser auprès de l’ARSet du ministère de la Santé. J’ai déjà alerté le ministre au mois de mars à l’Assemblée nationale sur la situation des Portes du Sud et la fermeture des urgences la nuit. On ne peut pas faire l’impasse sur la question de la qualité et de l’accès aux soins sur le territoire, ni accepter la fermeture de certains services aussi bien pour le personnel que pour la population. Nous sommes dans une zone populaire qui a besoin de cet établissement de santé. Cette fermeture est inimaginable, toutes les parties prenantes doivent se réunir pour empêcher cela. »