Écofhair : des tonnes de cheveux pour dépolluer la mer
L’entreprise vénissiane Serpol s’est rapprochée de l’association Coiffeurs Justes pour créer Écofhair. Cette société réduit la pollution des eaux en utilisant des cheveux recyclés.
Écofhair équipe le Vieux-Port de Marseille de boudins anti-pollution. (Photo fournie par Écofhair).
La rencontre entre le monde de la chimie et celui de la coiffure a abouti sur un projet écologique peu banal. Depuis 2021 l’entreprise vénissiane Serpol, de la branche dépollution du groupe Serfim, est de mèche avec l’association varoise Coiffeurs Justes. Le duo peut paraître ébouriffant.
Écofhair, la société à mission issue de cette union, dépollue les eaux à l’aide de cheveux collectés dans les salons de coiffure. Son produit phare ? Le boudin absorbant Capisorb. Cette chaussette remplie de cheveux pompe les hydrocarbures avec une efficacité déconcertante.
« Le cheveu possède de nombreuses propriétés, expose Thomas Spreng, co-fondateur d’Écofhair. 1 kg de cheveux peut récupérer 5 litres de produit. Les hydrocarbures se fixent sur la fibre capillaire. »
Les boudins pompent l’huile et le carburant
Concrètement, le boudin revêt deux utilisations. Il trouve toute son utilité à bord d’un bateau et dans un port. « On équipe les plaisanciers, détaille Thomas Spreng. Deux boudins en fin de cale évitent que les fuites des moteurs se répandent en mer. Dans les ports, ils sécurisent les zones de ravitaillement. On développe d’autres applications : dans les ports fluviaux, les bassins d’autoroutes et sur les chantiers. »
Pour avoir un impact environnemental conséquent, Écofhair a besoin de milliards de fibres. La société s’appuie sur le réseau de Coiffeurs Justes, qui revendique plus de 5 600 salons de coiffure adhérents. « On stocke actuellement 350 tonnes de cheveux, affirme Thomas Spreng. Soit l’équivalent de deux salles des fêtes remplies du sol au plafond. »
Le potentiel de développement est énorme. « On compte environ 85 000 salons en France, extrapole le dirigeant. Cela représente près de 4 000 tonnes de ressources à valoriser. »
D’autres projets sont en cours. Début juin, Écofhair a enclenché un nouveau cercle vertueux en mettant à disposition 100 tonnes de cheveux coupés à HKVOR, une jeune pousse spécialisée dans la valorisation des déchets. Ici, il n’est pas question de dépollution mais d’extraction de kératine. Cette protéine, qui compose 95 % du cheveu, est utilisée dans divers domaines comme le médical, le paramédical ou encore la cosmétique.
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