La réunion publique, organisée vendredi 16 juin à Vénissieux, pour la réouverture des urgences des Portes du Sud a été largement suivie. Ils étaient plus de quatre-vingts à ce rendez-vous proposé par le comité de défense CGT des Portes du Sud (avec les communes de Vénissieux, Corbas, Saint-Fons et Feyzin) pour débattre, réfléchir et partager des idées d’actions à mener.
Depuis le 6 mars, en raison d’un manque cruel de personnel, les urgences de l’hôpital sont fermées de 22 heures à 8 heures du matin, et ce pour une durée de six mois. « Ce service d’urgences est utile et nécessaire. Les urgences les plus proches sont à dix kilomètres, à l’hôpital Lyon Sud, a rappelé Michèle Picard, maire de Vénissieux. (…) Or la santé est justement un droit fondamental. D’un côté, les territoires tentent de trouver des solutions, mais de l’autre, les politiques gouvernementales sabordent l’hôpital public. »
« Des salaires plus attractifs »
Représentants syndicaux, soignants, pharmaciens ou habitants, tous ont tiré la sonnette d’alarme face à cette situation. « On a tous le droit à la santé, observait Delphine Mallet, déléguée syndicale aux Portes du Sud. Mais l’établissement ne parvient pas à recruter suffisamment de médecins, de spécialistes et d’infirmiers. Il manque cinq médecins et six infirmiers pour faire tourner les urgences. Certains salariés cumulaient plus de 400 heures de travail. Nous devons les protéger, ils sont à bout de souffle. C’est dangereux pour eux et pour les patients. »
« C’est une volonté politique délibérée, affirmait une habitante. Le gouvernement veut dépenser le moins possible pour les hôpitaux. Il n’y a jamais d’argent pour la santé mais il y en a pour préparer des guerres. »
Le manque d’attractivité du milieu médical et les nouvelles aspirations des jeunes médecins ont aussi un impact sur la pénurie de soignants, comme l’observait une Venissianne, cadre de santé à Lyon Sud : « Aujourd’hui, les nouvelles générations ne veulent plus faire de concessions sur leur vie privée comme avant, et ça on ne l’avait pas anticipé. Que ce soit à l’hôpital, comme pour les médecins généralistes, ils ont la volonté de soigner, mais ils veulent aussi préserver leur vie. » Ce à quoi une habitante a répondu : « il faut leur proposer des salaires plus attractifs. »
L’avenir des Portes du Sud en danger ?
Pour beaucoup, la principale inquiétude concerne l’avenir de l’hôpital des Portes du Sud. Ailleurs en France, l’expérience montre en effet que la fermeture des urgences a précédé la fermeture d’autres services, voire d’un établissement complet.
Les Portes du Sud sont fréquentées par de nombreux habitants de Vénissieux, Corbas, Saint-Fons, Feyzin et d’autres communes du Sud-est lyonnais. C’est une bataille nécessaire pour la population du secteur d’après Marie-Chrisitne Burricand, conseillère métropolitaine : « C’est un problème national, mais nous avons un interlocuteur qui est l’Agence régionale de santé. Il faut qu’on se mobilise pour faire bouger les choses. »
Les participants s’accordent pour qu’une demande de rendez-vous soit demandée auprès de l’ARS pour obtenir la réouverture nocturne des urgences des Portes du Sud le plus tôt possible. « On a besoin de toutes les forces possibles, a conclu Michèle Picard. Il faut maintenir la pression et lancer une pétition. »
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