L’association Mémoire Minguettes Vénissieux (AMMV), c’est d’abord l’aboutissement de discussions entre amis retraités ou proches de l’être : Mohamed Belamri, Lakdhar Maarif, Emile Marcon, Kader Guechi, Antoine Zambelli, Alain Réale, tous joueurs ou supporters des clubs de l’AS Minguettes ou de l’US Vénissieux.
Sur les bancs de la place Sublet, où ils avaient coutume de se retrouver, leurs échanges tournaient, souvent, autour du ballon rond. « Tu te souviens de notre titre de champion régional ? Et du match amical avec le Variétés FC venu sur le plateau avec les Platini, Rocheteau, Fernandez ? Et des joueurs qui sont passés pros ? »
Se succédaient alors les anecdotes. Sur les quatre cents coups des uns et des autres, aussi rebelles qu’Antoine Doisnel dans le film éponyme de François Truffaut. Mais également sur un phénomène alors à la mode, l’attribution de surnoms en fonction des attitudes ou du physique : The Boy, Bel Henri, Crapaud, Catcheur, Tortue, Smaloche… Une pratique davantage empreinte d’affection que de moquerie.
Les Minguettes, aussi, tenaient une place centrale dans ces rencontres entre potes de quartier. « Sans tenir des discours d’anciens combattants, nous revisitions souvent l’histoire de la ZUP, racontent-ils. Assez rapidement, on a tous ressenti le besoin de passer à autre chose, d’aller plus loin. C’est comme ça qu’est née l’idée de créer l’AMMV. »
Aider et transmettre
« Grignoter un petit bout ensemble, jouer aux cartes, aux boules ou parfois au foot, ce n’était en somme qu’une forme d’égoïsme, observe avec du recul Mohamed Belamri, vice-président de l’association. On voulait également transmettre, aider, pas se contenter d’enjoliver nos belles années. Au fil des discussions, on a dressé un état des lieux de ce que nos métiers, dans différents domaines (artisanat, BTP, informatique, nettoyage…), nous avaient apporté. Et de ce que l’on pouvait à notre tour apporter aux autres. Nous avons réfléchi à des actions concrètes à mener, comme assister les personnes qui ont du mal à remplir leurs papiers administratifs, donner un coup de main à celles qui veulent entreprendre de petits travaux de rafraîchissement de leur intérieur, proposer des accompagnements informatiques pour lutter contre la fracture numérique… Tout cela sans empiéter sur les services de l’État habilités à le faire, mais qui souvent débordés. On a pu par exemple apporter notre aide à une vingtaine de personnes qui avaient du mal à remplir leurs dossiers de retraite. »
« Pour nous, l’idée de transmission est essentielle, développe Jihade Belamri, ancien milieu de terrain de l’ASM, aujourd’hui chef d’entreprise. C’est la base de ce groupe d’amis de longue date désireux de renforcer les liens sociaux et soucieux de préserver l’identité des quartiers dans lesquels ils ont grandi : La Pyre, Monmousseau, Debussy qui deviendra Léo, la Démo… »
L’Histoire est en Marche
L’association Mémoire Minguettes Vénissieux a vu le jour il y a un an, et la question des locaux est vite devenue urgente. Emile Marcon explique : « La cohérence de notre projet n’a pas échappé à la Municipalité et à quelques adjoints. Ils nous ont soutenus et suivis, et on a finalement trouvé ce qu’il nous fallait : un local pour notre association, place de la Paix, au-dessus de la Poste. On s’est équipé en ordinateurs, bureaux, tables. On a installé un coin cuisine, et un point accueil, on bénéficie d’un bout de terrasse… L’AMMV est bel et bien lancée, des proches comme Djamel Djebara, Aldo Mattioli, Roger Napoletano, Marc Buisson se sont joints à nous. »
Installés et déterminés à être efficaces, les plus assidus de la quarantaine d’adhérents ont déjà bien œuvré. Un temps fort est prévu en octobre prochain autour du 40e anniversaire de la Marche pour l’égalité et contre le racisme. « Le projet est bien avancé, révèlent les dirigeants. Il y aura une soirée mémoire de l’AS Minguettes, un match de foot entre célébrités, un documentaire, un forum et une soirée débat sur l’inclusion par le sport. On prépare aussi une expo sur la vie aux Minguettes depuis la création du quartier. Et il y aura un spectacle de danse produit par Azedine Benyoucef, qui avait déjà proposé une étonnante chorégraphie à l’occasion du 30e anniversaire de la Marche. »
Association Mémoire Minguettes Vénissieux
ammv69200.wordpress.com
MO
2 juillet 2023 à 11 h 03 min
Eh! bien vous avez un gros boulot à faire…….