Certains voyageurs sont dans l’impossibilité d’emprunter l’escalier de 36 marches.
Pour certains, les 36 marches menant aux quais de la gare ferroviaire de Vénissieux représentent un obstacle insurmontable. À ce jour, emprunter l’escalier est le seul moyen d’accéder aux trois voies situées quelques mètres en contrebas du bâtiment voyageurs.
Le dernier chantier de rénovation, réalisé du printemps à l’automne 2022 dans le cadre du programme de l’Étoile ferroviaire lyonnaise , a permis d’aménager un second quai, de revoir les accès et donner un coup de jeune au bâtiment. Malgré 2 millions d’euros investis, le résultat n’est pourtant pas à la hauteur des attentes d’une partie des habitués de la ligne de TER Lyon-Grenoble.
Pour justifier l’absence d’ascenseur, la SNCF invoque une Impossibilité technique avérée.
Sollicité par la rédaction, SNCF Gares & Connexions met en avant une étude de faisabilité « préalablement engagée afin de vérifier les conditions de mise en œuvre d’ascenseurs permettant l’accès aux quais, dans le respect des règles de sécurité ». Laquelle aurait « démontré une Impossibilité technique avérée (ITA) invalidant la possibilité d’intégrer des gabarits d’ascenseurs dans un environnement ferroviaire contraint. »
Cette réponse technique ne devrait pas contenter tout le monde. Car la contestation prend de l’ampleur. Une pétition, rédigée à l’initiative d’habitants et d’usagers, et soutenue par le PCF, le Centre associatif Boris-Vian et trois associations (Ami, Carpa et Fnath), a vu le jour le 30 mai 2023. Les pétitionnaires exigent l’installation d’un ascenseur et le retour du guichet physique, ce dernier ayant été supprimé en 2022.
Le texte se réfère à la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 (article 45) qui impose de rendre accessible les réseaux de transports publics aux personnes handicapées et à mobilité réduite.
1 000 signatures en quatre jours
Postée devant le guichet automatique plusieurs matinées par semaine, Marie-Denise recueille les signatures auprès des voyageurs. Canne à la main, feuille d’émargement dans l’autre, cette retraitée de la SNCF dévoile ses motivations : « Je suis handicapée d’un bras et j’ai des vertiges. Si je n’ai pas mon mari pour m’accompagner, je ne peux pas descendre l’escalier. Mais il y a des situations pires que la mienne ! »
François Couturier, président de l’Ami (Association nationale de défense des malades, invalides et handicapés), dénonce cette absence d’ascenseur « incompréhensible » et va plus loin : « Même un ascenseur serait insuffisant. S’il n’y a plus d’humains dans les gares, personne ne peut bénéficier du service ‘Accès Plus’. »
La pétition devrait prochainement être mise en ligne. Dans sa version papier, elle rencontre déjà un certain écho. « On a enregistré 1 000 signatures en quatre jours, s’enthousiasme Valérie Talbi, adjointe au maire chargée des Conseils de quartier. Ici, l’ascenseur est indispensable. C’est un pôle multimodal. On pense aux personnes en fauteuil roulant mais aussi aux personnes âgées et à ceux qui doivent pousser une valise, une poussette ou un vélo. La gare est très fréquentée. Elle le sera encore plus lorsqu’il y aura le passage à quatre voies. Beaucoup viennent de l’Isère pour travailler ici. »
Voyageurs handicapés : un service d’assistance d’ici à 2025
La gare de Vénissieux intégrera le Schéma directeur d’accessibilité programmé (SD’AP). Olivier Devaux, coordinateur régional du Groupe SNCF, s’y est engagé par écrit en septembre 2022, via le courrier adressé à la Ville : « D’ici à 2025, 23 nouvelles gares de la Région Auvergne-Rhône-Alpes proposeront le service Accès TER, dont la gare de Vénissieux. »
Sur cette ligne, comme en atteste l’affiche placardée sur le panneau d’informations voyageur, les gares de Lyon Jean-Macé et de La Verpillière disposent d’un service d’assistance voyageurs handicapés. Cette assistance, disponible du lundi au samedi, se réserve 48 heures à l’avance. En attendant la mise en place du service, la gare de Jean-Macé, située à un arrêt, reste la solution à privilégier.
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Accès TER : 08 01 01 02 02 (appel non surtaxé).
Mary
13 juin 2023 à 18 h 03 min
Quand je lis un tel article j’ai honte pour la sncf. Comment une telle entreprise peut elle cracher ainsi sur les personnes à mobilité réduite ou sur tout personne ne pouvant pas utiliser un escalier et ce pour différentes raisons ? N’y a t’il donc pas assez d’argent pour de tels travaux ? Nous, usagers, en avons mare d’être traités pire que des animaux. Ce manque de respect se ressent depuis la tête de l’état. A eux ma vie de roi à nous la lie ! Notre pays s’enfonce tous les jours un peu plud dans son ignominie. La caste du haut méprise les gueux les rien !
Ce problème de mobilité touche, hélas, de nombreuses gares et des bâtiments ouverts au public.