Il n’y avait que 500 mètres à parcourir, mais la marche était avant tout symbolique. Mardi 23 mai, des élèves du lycée vénissian Jacques-Brel et du collège René-Cassin à Corbas, ont défilé de la mairie de Vénissieux au lycée pour célébrer le 40e anniversaire de la Marche pour l’égalité et contre le racisme.
Côte à côte, élèves et professeurs, accompagnés d’élus de Vénissieux, ainsi que de Farid L’Haoua, Arbi Rezgui et Toumi Djaïdja, marcheurs de la première heure, ont lancé la marche. Damien Coursodon, proviseur de Jacques-Brel, s’adressait alors aux élèves : « Profitez de ce temps pour écouter les marcheurs de 1983 et faites-vous entendre en 2023 ».
Pancartes à la main, tous ont tenu à rendre hommage à ceux qui ont traversé la France en 1983. Farid L’Haoua, Arbi Rezgui et Toumi Djaïdja ont longuement échangé avec les élèves, avides d’informations, notamment sur l’ambiance de la marche en 1983. « Il y avait quelque chose de miraculeux, se souvient Toumi Djaïdja, vénissian et à l’initiative de l’événement historique. C’est une France de toutes les couleurs qui se retrouvaient. La marche du début était avant tout pour l’égalité avant d’être contre le racisme. »
Pour Farid L’Haoua, coordinateur, porte-parole et photographe la marche de 1983, il est important de partager son expérience avec les nouvelles générations : « La transmission est essentielle, il faut qu’eux aussi, ils se mobilisent sur les enjeux et les conflits d’aujourd’hui. »
« Grâce à eux, la France a changé »
Cette action s’inscrit dans un projet pédagogique mené tout au long de l’année autour de cet événement qui a fait date dans l’Histoire nationale. C’est suite à des affrontements survenus en 1983 aux Minguettes, entre des jeunes et des policiers, que cette marche antiraciste avait été initiée. Partie de Marseille le 15 octobre, elle s’était achevée à Paris le 3 décembre par un défilé réunissant plus de 100 000 personnes.
« Grâce à eux, la France a changé, ils se sont battus pour leurs idées. Aujourd’hui, on se bat encore et on les remercie pour ce qu’ils ont fait », témoigne Wanh-Kom, 17 ans. « Les mentalités ne bougent pas beaucoup, estime Camille, 19 ans. On est 2023, et les choses devraient être différentes. On est tous égaux, qu’importe notre origine, notre religion ou nos croyances. »
Une conférence a ensuite été donnée au lycée Jacques-Brel par Yves Gastaut, spécialiste des questions migratoires. Les élèves ont aussi pu échanger avec le footballeur Lilian Thuram qui a créé la fondation Éducation contre le racisme.
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