Comme le temps passe. Dans l’ambiance feutrée d’un bar marocain, une jeune femme est assise auprès d’un pianiste et lui demande de jouer As Time Goes By. « Joue-la, Sam, supplie-t-elle, joue-la encore. » Les cinéphiles auront reconnu l’un des moments-clefs du film Casablanca (1942), avec Ingrid Bergman et Dooley Wilson, un échange qui va être rapidement interrompu par Humphrey Bogart.
Pour Xavier Jullien, directeur du centre d’art Madeleine-Lambert, les œuvres d’art peuvent être vues, revues et réinterprétées, et il est ravi de son clin d’œil à Casablanca. Joue-la encore, Sam va en effet permettre à des tableaux ou des sculptures, associées à d’autres pièces, de gagner un nouvel éclairage.
« Le titre, explique-t-il, évoque à la fois le temps qui s’écoule, l’impermanence et les incertitudes qui font l’expérience de l’existence (d’une vie ou d’une collection) et il donne aussi un indice concernant une approche musicale des œuvres. »
Sur les 730 pièces, signées de quelque 350 artistes, qui appartiennent à cette collection créée il y a une quarantaine d’années, une trentaine seront montrées dans l’exposition. Xavier cite les dernières acquisitions, « notamment des céramiques de Myriam Méchita, des dessins de Laurent Pernel et de Frédéric Khodja, qui dialoguent avec des œuvres entrées dans la collection au fil des décennies précédentes : celles de Suzanne Husky, René Roche, Niek Van de Steeg, Cécile Dupaquier, Katharina Ziemke, Camille Llobet, Louise Hornung ou encore Karim Ghelloussi ».
À noter encore que la Ville va prochainement faire entrer ses œuvres dans le réseau Vidéomuseum, qui regroupe des musées et organismes gérant des collections d’art moderne et contemporain.
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