À l’appel du Réseau d’alerte et de solidarité des Vénissians, une soixantaine de personnes se sont rassemblées le jeudi 11 mai en fin de journée, sur l’esplanade Jean-Cagne, pour demander au gouvernement de « revoir sa politique en matière de droit au logement ». Ce rassemblement se tenait quelques jours après l’annulation par le tribunal administratif des arrêtés du maire interdisant sur le territoire de la commune les expulsions locatives sans solution de relogement, les coupures énergétiques et les saisies mobilières.
« L’expulsion est une pratique traumatisante, rappelait André Mazuir, porte-parole du Réseau d’alerte et de solidarité. C’est une procédure inhumaine qui n’apporte aucune solution et aggrave les difficultés. (…) Nous sommes en faveur d’un vrai service public du logement, pour que des familles ne se retrouvent plus dans la crainte terrible de se retrouver à la rue, parfois avec des enfants. »
André Mazuir a annoncé qu’il allait solliciter un rendez-vous en Préfecture, afin de faire entendre ses arguments. D’autres militants, issus de la CNL ou encore de Jamais sans toit, ont précisé soutenir cette démarche, « portant des propositions de bon sens dans une France marqué par une accentuation de la précarité ».
Et Vénissieux est bien sûr loin d’être épargnée par cette explosion de la précarité. Les programmations d’expulsions ont augmenté de 32 % en un an, et les concours à la force publique accordés de 100%. Cette année, 11 expulsions sont programmées, dont cinq sont déjà effectives.
« La précarité n’est pas une fatalité, mais la conséquence de choix politiques, a déclaré Michèle Picard lors du rassemblement. Tout augmente, sauf les salaires qui ne permettent plus de vivre dignement. (…) Face à l’urgence, l’État doit assumer ses responsabilités. Et ce, en créant un véritable service public du logement, en relançant une politique du logement ambitieuse pour les milliers de personnes à la rue, en augmentant l’offre de logements sociaux, des logements décents, accessibles et dignes. En accélérant la rénovation des logements pour lutter efficacement contre la précarité énergétique. En répondant aussi à l’insuffisance criante de places en hébergement d’urgence. »
Les habitants des tours gérées par GLH n'ont toujours pas de chauffage. Ils étaient une soixantaine à manifester leur mécontentement ce mercredi matin.