Depuis le 10 mars dernier, le secteur culturel était en ébullition suite à la décision, prise par la région Auvergne Rhône-Alpes, de retirer du vote les délibérations concernant les subventions attribuées au spectacle vivant. C’est dire combien était attendue la conférence de presse que Sophie Rotkopf, vice-présidente en charge de la culture, a donnée ce 28 avril.
« Le budget culturel est sanctuarisé, annonça-t-elle, pas un centime ne manquera » avant de centrer son discours sur les nombreux festivals régionaux qui allaient, en tout, obtenir 1,3 million d’euros supplémentaires aux 2 millions qui étaient déjà alloués. Ce que la vice-présidente présenta comme « pousser très fort le curseur sur les festivals ».
Pour la Région, il s’agit de rééquilibrage entre les territoires. Le budget culturel s’élève à 60 millions d’euros, auxquels s’ajoutent 4 millions dédiés à l’éducation artistique et culturelle. Mais, précise Sophie Rotkopf, « il n’y a pas d’automaticité des subventions », ajoutant que le budget culturel avait augmenté de 20% depuis l’élection de Laurent Wauquiez à la tête de la Région en 2016. Mais il paraît difficile de comparer l’incomparable vu qu’à partir de 2016, Auvergne et Rhône-Alpes se sont retrouvées dans une seule et même région.
Sophie Rotkopf poursuit : « Les métropoles captaient jusqu’à 60% du budget et il était important de rééquilibrer les subventions en faveur des territoires les plus éloignés. Les habitants — ils sont 8 millions — restent au cœur de notre politique culturelle. »
Ce rééquilibrage va prendre également une valeur esthétique. 30% du budget étant jusqu’à présent orienté vers le spectacle vivant, la vice-présidente tient à ne pas oublier « les filières plus fragiles que sont les arts plastiques ou les jeux vidéo ».
Les festivals deviennent donc le cœur de cible du rééquilibrage annoncé. Et, pour appuyer ce partenariat, la vice-présidente invite auprès d’elle les directeurs du Printemps de Pérouges, de Musilac, du World Festival d’Ambert ou du MadCow cantalien.
Pour les structures culturelles, Sophie Rotkopf cite quelques exemples. Ainsi, pour le GRAME (Générateur de ressources et d’activités musicales exploratoires), la Région va s’aligner sur la Ville de Lyon qui a baissé sa subvention de 40%. Suite aux déclarations de Joris Mathieu, directeur du TNG, le Théâtre nouvelle génération perd la totalité de sa subvention régionale. Quant à l’Opéra de Lyon, qui avait perdu l’an dernier 500 000 euros sur ses subventions régionales — et autant sur ses municipales —, il enclenche avec la Région « un véritable partenariat ». « Son directeur, Richard Brunel, a proposé un opéra itinérant en région, qui tournera dans les théâtres municipaux mais aussi les lycées, les MJC, les Ehpad… La Région donnera au total une subvention de 2,5 millions à l’Opéra de Lyon.
Quant aux autres structures culturelles, elles en sauront plus après le vote de la commission permanente qui se tiendra le 12 mai.