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Éva Garcia, peintre des mots

Née à Barcelone, elle a grandi au Moulin-à-Vent. Autrice de nombreux poèmes, elle a publié chez MVO Éditions un roman/carnet de voyage tout aussi poétique, « Un été andalou ».

L’odeur des churros, boquerones, du turron et autres délices trouvés au glacier Alicantina de Torre del Mar vous happe immédiatement. Un été andalou vous plonge d’emblée dans cette petite ville proche de Malaga et les couleurs, les senteurs ni les embruns ne vous lâchent jusqu’à l’ultime ligne. Entre temps, on aura fait connaissance avec celle qui écrit : suite à une douleur immense, elle cherche à retrouver ses racines andalouses et va tenter de se reconstruire tout au long de ce poétique récit, aux belles phrases ciselées et aux images saisissantes.

« Je suis née à Barcelone, explique Éva Garcia, puis mes parents ont habité le Vieux-Lyon et Vénissieux, où j’ai fréquenté le collège Balzac Mon père était maçon et ma mère travaillait dans les maisons de haute couture de Lyon. Lui écrivait sur la guerre des textes très sombres. Ma mère s’y est mise plus tard, mettant dans ses poèmes de la profondeur, de la dignité, de la noblesse. »

Une des poésies maternelles est citée dans Un été andalou et l’on y retrouve un talent certain. Ainsi inspirée, il était normal que sa fille veuille à son tour « voir au-delà du regard ».

« J’adore François Cheng, qui décrit la naissance d’une fleur comme un miracle. J’étais infirmière et j’ai passé quarante ans dans les hôpitaux. Je me suis spécialisée en études cliniques et épidémiologiques. »

Éva a également obtenu une maîtrise de littérature espagnole à Lyon 2 car elle a toujours été « fascinée par les mots et les langues ». « Mon premier contact avec une œuvre d’art, ce fut ces grandes majuscules sur le tableau noir de l’école. Ces belles lettres m’ont donné envie de les goûter, les savourer. Enfant, je collectionnais les mots, tous ceux que j’aimais, sans savoir souvent ce qu’ils voulaient dire. La musicalité est importante dans l’écriture. »

Tous les jours face à la mer

Musicalité que l’on retrouve tout au long de cet Été andalou. Éva n’utilise jamais les mêmes images poétiques pour décrire la mer, le soleil, la chaleur, le pays, sa culture et ses mets. Elle sait dépeindre avec émotion ses douleurs, qu’elle contrebalance par la beauté de ce (et ceux) qui l’entoure(nt). Et lorsqu’elle parle de l’Andalousie, elle ne peut qu’évoquer « la lumière, les couleurs, la joie de vivre, le fourmillement, la vie pétillante, la mer que j’adore et qui est un tableau qui change en permanence, les senteurs et parfums… En écrivant ce voyage, je suis revenue à la vie ».

Tous les jours pendant quatre mois, face à la mer de la Costa del Sol, Éva s’est livrée à « l’urgence de l’écriture ». « Mes sens se sont réveillés. J’étais éteinte, je me suis remise dans la lumière. » Depuis la sortie du livre, elle a eu de nombreux retours positifs de personnes disant qu’elle posait ses mots sur leurs propres émotions.

Après s’être classée dans de nombreux concours littéraires et avoir participé à des recueils collectifs de poésie, Éva Garcia aimerait à présent publier ses poèmes et a commencé la rédaction d’un deuxième roman.

« Un été andalou » d’Éva Garcia, MVO Éditions, 349 pages, 19 euros.

Dédicace le vendredi 2 juin, de 14 à 18 heures, à Cultura Saint-Priest (ancien Ikea)

 

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