« On reprend tout, sauf la production de Vénissieux ». Cette phrase, Jean-Claude Bailly, vice-président exécutif de Gaussin, la lâche lors d’une visioconférence ce mercredi 19 avril. Elle résume parfaitement la situation au lendemain de la liquidation judiciaire prononcée par le tribunal de Commerce de Lyon à l’encontre de Navya. Alors que deux dossiers étaient en concurrence pour la reprise du Villeurbannais, pionnier de la conduite autonome, la juridiction a retenu le ticket Gaussin-Macnica.
Gaussin, vieille entreprise française basée à Héricourt (70), excelle dans la construction de remorques automotrices et de matériel de levage. Macnica, un grand groupe japonais, pèse dans le secteur des composants électroniques. Le Français détiendra 51 % du capital du futur attelage, et le Nippon, 49 %.
La production relocalisée en Saône-et-Loire
Les repreneurs annoncent sauvegarder 70 % des effectifs de Navya en France. Soit 143 emplois sur 206. Des offres de reclassement seront formulées. Elles devraient concerner des salariés du site d’assemblage de Vénissieux. En effet, la coentreprise n’occupera pas l’usine de la rue André-Sentuc, dans la zone d’activités de l’Arsenal. La ligne de montage et l’activité de design y ont été implantées à l’été 2017. De ce bâtiment de 4 000 m2 sont sortis des centaines de véhicules électriques sans pédales ni chauffeurs.
« La production sera transférée chez Metalliance – une filiale de Gaussin sise à Saint-Vallier, en Saône-et-Loire -, confirme Jean-Claude Bailly, futur directeur de la coentreprise. Il y aura des propositions de postes. »
Cette reprise donne des ailes à la nouvelle équipe dirigeante. Le président Christophe Gaussin identifie quatre marchés pour déployer ses véhicules intelligents : les ports, aéroports, plateformes logistiques et le transport de passagers. Gaussin et Macnica visent un chiffre d’affaires de 38 millions d’euros en 2024, pour le tripler en 2025 (120 millions d’euros).
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