Ce jour-là, le 4 avril, c’est une classe de CE1 de l’école Max-Barel qui, avec Corinne Charvin (association Randossage), des étudiants de l’école de commerce EM Lyon et des jeunes en mission de service public, intervient sur le projet « Mes déchets valent de l’or ».
« Ce projet Éducation nationale et Randossage s’axe sur le tri des déchets et leur persistance dans l’espace public, explique Brahim Ben Rabaa, le directeur de l’école. Cela fait longtemps que nous sensibilisons nos élèves aux questions du développement durable. Nous en parlons en classes et nous avons aussi un potager derrière l’école. Depuis deux ans, Randossage intervient à plus grande échelle. Aujourd’hui, avec les élèves, ils ont fait du ramassage dans le quartier, puis ils vont peser ce qu’ils ont trouvé. »
Le directeur se réjouit qu’aucun enfant ne refuse de participer. « Ils sont très motivés et prennent conscience que le meilleur déchet est celui qu’on ne jette pas, qui n’existe pas. C’est une première étape pour réfléchir aux questions de l’emballage, du super-emballage, du plastique et du tri. Ils ont même déniché des déchets énormes, des barres ou des roues de voiture, qu’on pourrait trouver dans des déchèteries. »
Pour mieux sensibiliser encore les enfants, mais aussi leurs parents, les précédents ramassages ont été positionnés devant le portail de l’école. « Il y avait 40 kg de déchets, c’était assez parlant ! »
En accumulant tout ce qui a été ramassé depuis le début de l’opération, Corinne Charvin cite le chiffre de 200 kg. « D’une semaine sur l’autre, nous faisons le même circuit et nous trouvons autant de déchets. Il ne s’agit pas de faire la morale aux enfants mais de traiter ces questions par le jeu. Nous faisons de l’étendage à déchets sur une corde, pour montrer la durée de dégradation. Nous donnons toujours des infos de manière ludique. »
Vient le moment de la pesée. Chaque élève veut tenir le peson, cet appareil auquel il suspend le sac contenant les déchets déjà triés par catégorie. Il faut entendre les élèves annoncer les poids : « Un sac de canettes : 0,35 kg. Une bouteille de protoxyde : 1,55 kg. Un sac de bouteilles : 4,35 kg. Des bouteilles plastiques : 0,8 kg. Un rétroviseur de voiture : 1,05 kg. Un parpaing : 4,25 kg. Du bois : 2,15 kg. Des bâtons de sucettes : 22 unités. Une plaque de goudron : 4,90 kg. Le vrac : 1,35 kg. » Soit une vingtaine de kilos, ramassés dans la matinée.
« Nous allons garder les déchets qui nous intéressent, reprend Corinne, pour que les enfants réalisent des œuvres artistiques éphémères. Ensuite, ils vont raconter et écrire des histoires relatives à ce qu’ils auront créé. Cela améliore leur écriture, leur orthographe, leur apprend des éco-gestes simples et leur donne une meilleure connaissance pour se comporter en citoyens. »
Tous les déchets sont à présent réunis dans des sacs et les enfants font jouer leur imagination pour savoir quelles sculptures ils vont bien pouvoir créer. Des oiseaux, des crocodiles, tout est possible.
« En fin d’année, conclut Corinne, nous aimerions pouvoir réaliser un livret avec les photos des œuvres et des textes. Faire ensemble et être créatif permet d’avancer dans la vie. Quand on est bien avec soi, on a envie de prendre soin de la planète. »
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