Jeudi 23 mars, ce sont quelque 55 000 personnes, selon les syndicats, qui ont défilé dans les rues lyonnaises contre la réforme des retraites. Soit un record, après les 50 000 recensées le 7 mars. La préfecture, pour sa part, estime à 22 000 le nombre de manifestants.
De fait, dans le cortège, se trouvaient de nombreux « habitués » de ce mouvement, qui connaissait ce jeudi son 9e jour de mobilisation. « J’ai fait presque toutes les manifestations, indique ainsi Sylvain, ouvrier dans la vallée de la chimie. J’avais loupé les deux dernières, mais l’utilisation du 49.3 par le gouvernement m’a remotivé. C’est un scandale, un de plus s’agissant de cette réforme injuste. »
« Elisabeth Borne pensait ‘tuer’ le mouvement social en utilisant le 49.3, elle voulait décourager les manifestants, mais elle a donné un nouvel élan à la contestation, estime pour sa part Adeline, militante CGT. Des journées de mobilisation, il y en aura d’autres, jusqu’au retrait. 64 ans, c’est non ! »
« Je suis en colère, assure Marion, enseignante. Je ne comprends pas comment on en arrive là : les enquêtes d’opinion montrent clairement que cette réforme est refusée par les Français, mais on veut nous l’imposer contre l’avis général. Je ne suis pas optimiste pour les semaines à venir : je sens monter une certaine violence dans le pays, la situation se tend. Qui sait où cela va nous mener ? »
Les tensions, justement, ont été nombreuses ce jeudi 23 mars. Et ce, au niveau de Saxe-Gambetta, de la place Antonin-Poncet, de Bellecour ou encore des quais du Rhône — plusieurs centaines de manifestants ont, sur le quai du Docteur-Gailleton (Lyon 2e), bloqué la circulation automobile. « Tout le monde est à cran, témoigne un manifestant, les yeux rougis par les gaz lacrymogènes. La police charge, des jeunes répliquent… C’est un peu le chaos sur la fin du parcours. C’est dommage, parce que c’est la seule chose que certaines personnes vont retenir. »
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