Les médecins, juges et gendarmes ne sont pas les seuls à prêter serment. Les postiers, eux aussi, donnent leur parole lors d’une cérémonie symbolique. Mardi 21 mars, ils étaient 85, sur les 231 recrutés en CDI en 2022 dans le Rhône, à lever la main droite, coude replié et paume vers l’avant. Tous ont attesté leur engagement auprès des usagers.
Le rituel s’est déroulé à la Plateforme Multiflux de Corbas, où sont traités les courriers et colis destinés à la zone Est et Sud-Est de l’agglomération lyonnaise. Les « nouveaux » ont affirmé leur probité et promettent de respecter « l’intégrité des objets, l’inviolabilité et le secret des correspondances et des informations dont ils auraient connaissance dans la réalisation de leur service ».
Une coutume vieille de 233 ans
« Vous avez une responsabilité à chaque fois que vous touchez un objet confié par l’un de nos clients », a averti Catherine Meo, directrice opérationnelle Ain-Rhône. Ceux qui seraient tentés de décacheter une enveloppe ou mettre un coup de canif dans un colis sont prévenus. La mise en garde de la maîtresse de cérémonie s’appuie sur des textes de loi. En effet, le Code pénal encadre la mission de service publique des postiers. Ces derniers encourent jusqu’à un an de prison pour violation du secret professionnel. Plus grave encore : le détournement de correspondance est passible de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.
La prestation de serment fait partie de l’ADN de La Poste. La formule originelle remonte à 1790. « Je jure à la nation et au roi d’observer fidèlement la foi due au secret des lettres et de dénoncer aux tribunaux toutes les contraventions qui viendraient à ma connaissance » : voici les termes prononcés par les postiers durant la Révolution française. Avec le temps, la traditionnelle cérémonie a fini par tomber en désuétude avant d’être relancée au milieu des années 2000.
Mathieu Cotte (24 ans) : « Plus qu’un travail, une mission »
« Je suis facteur service expert, en CDI depuis novembre 2022. Avant, je travaillais dans l’Éducation nationale en tant qu’assistant d’éducation. Aujourd’hui, je gère les problèmes rencontrés sur 13 tournées différentes et seconde les responsables d’équipes. Je sors quasiment tous les jours. Je me suis formé sur le tas. Cette cérémonie est importante. Elle nous permet de rentrer dans le métier. À La Poste, c’est plus qu’un travail. C’est une mission. Cela nous engage complètement. Désormais, je me sens totalement intégré. »
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